Lyon : bacs à fleurs sur voies de bus, l'appel des commerçants

En l'espace de quelques semaines, l'expérimentation des bacs à fleurs sur les voies de bus en Presqu’île de Lyon aura réussi à mettre tout le monde d'accord contre elle. Après les voyageurs TCL, cyclistes, automobilistes, livreurs... c'est au tour des commerçants du Mouvement Carré Nord Presqu'île de se prononcer sur cette initiative de la ville de Lyon. Ils appellent aujourd'hui à une "vraie concertation sans précipitation, ni fébrilité".

En dehors des élus, difficile de trouver quelqu'un qui défend encore l'expérimentation de végétalisation sur les voies de bus et vélo en Presqu'île de Lyon. Ce projet porté par la ville est en train d'unir contre lui des citoyens d'intérêts divers : automobilistes, cyclistes, taxis, livreurs, voyageurs TCL... Tous se retrouvent désormais à partager 3,5 mètres de voies rue Édouard Herriot, l'espace dédié aux bus et cyclistes ayant disparu pour installer des bacs à fleurs (lire ici). Les articles de presse se sont multipliés sur cette expérimentation, au point que l'on frise désormais l'overdose, tandis que la ville de Lyon n'a pas encore proposé une alternative au projet.

Les commerçants montent au créneau 

C'est désormais au tour des commerçants du mouvement Carré Nord Presqu'île de réagir, l'association fédère 250 acteurs. "Je n'entends que des points de vues négatifs sur cette végétalisation, confie Carole Château, à la tête du mouvement, on reçoit des vidéos et photos d'embouteillages, de stationnements gênants entre deux bacs, les livreurs hurlent, des végétaux sont déjà replantés après avoir été arrachés la nuit. Il n'y a eu que de la fébrilité et de la précipitation dans cette décision de la ville".

La métropole n'est pas épargnée par ce constat : " La ville et la métropole ne s'entendent pas, ils agissent chacun de leur côté. Avec sa piétonnisation, David Kimelfeld réagit lui aussi dans la précipitation, il veut que ça soit effectif dans un an, mais il y a un travail colossal à faire en Presqu'île. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut construire la cité de demain, que la ville doit devenir climato-compatible, mais c'est plus que des histoires de bacs fleurs, il faut une réflexion sur les revêtements du sol, l'urbanisme, relifter la ville à l'aune de l'écologie et du durable. La piétonnisation et la végétalisation, c'est presque la dernière étape. Les bacs à fleurs auraient pu attendre", poursuit Carole Château.

"Un semblant de concertation"

Comme d'autres acteurs, Carole Château regrette "un semblant de concertation autour du projet de végétalisation". "On nous a juste demandé si on était "pour ou contre les fleurs", c'était une pseudo concertation qui est partie d'une belle idée. S'il suffisait de poser des pots de fleurs, les choses seraient si simple", complète-t-elle.

Le mouvement Carré Nord appelle ainsi à une concertation autour de la question de la Presqu'île : "On a 250 commerçants, il y a des tas d'idées. Certains sont déjà d'accord pour que des rues soient piétonnes, pourquoi ne pas commencer par celles-là ?". Quant à l'avenir des bacs sur les voies de bus, "Si on réunit les commerçants autour d'une table, il y en aura bien un qui doit avoir une super idée sur ce qu'il faut en faire", conclut Carole Château. Au-delà de la question de cette expérimentation, apparaît aussi en filigrane celles de citoyens et chefs d'entreprises qui ont eu l'impression que leur avis avait été demandé, pour au final, ne pas être entendu.

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