Le collectif Stop à la fermeture de Lyon, rue Grenette.

Lyon : "C'est devenu le chaos", un collectif proteste contre les fermetures de rues

Commerçants, riverains, associations, ils se sont rassemblés ce matin à l'angle de la rue Grenette pour déplorer la fermeture de plusieurs rues à Lyon.

Ce matin, à l'angle de la rue Grenette, fermée à la circulation depuis le 13 mai dernier, et du quai Saint-Antoine (Lyon 2e), commerçants, riverains, associations et collectifs se sont rassemblés pour protester contre la fermeture de plusieurs rues commerçantes lyonnaises. Le collectif Stop à la fermeture de Lyon, créé il y a à peine un mois, compte déjà plusieurs dizaines de personnes, riverains et commerçants.

"Comment on peut saccager une ville comme ça?"

Christophe Cedat est le propriétaire du 203, un bar-restaurant très convoité à Lyon. Depuis la fermeture de la rue Grenette, l'homme dénonce des difficultés à tous niveaux : "Cette rue Grenette c’est une artère, je la prends dix fois par jour, c’est pas possible qu’on nous la prenne".

La rue où se trouve son commerce, à seulement quelques rues d'ici, est également sujette à un risque de fermeture. "Les écologistes ont dénaturé la ville parce qu’ils n’ont pas une connaissance de la sociologie et du terrain". Il ne comprend pas le silence de la Métropole, et les accuse de "saccager la ville de Lyon".

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Et il n'est pas le seul à s'être déplacé ce matin. Mathieu Bruel et Alexandra Le Creff sont également venus protester. Mathieu tient une boutique de prêt à porter rue Emile Zola. Depuis deux ans, il ne cesse de pointer les conséquences des décisions de la Métropole de Lyon. "C’est vraiment une situation inédite, des commerçants dans la rue, unis avec des habitants, unis avec des professions libérales, ça n’est jamais arrivé". Il affirme les revendications du collectif, selon lui il "faut arrêter de faire des travaux dans tous les sens, et rencontrer les gens de la Métropole pour faire un projet commun", face à un "vrai risque de fermeture".

De son côté, Alexandra Le Creff, une commerçante de la rue Grenette, constate des conséquences directes sur son commerce : "C’est compliqué pour le commerce, compliqué pour les riverains, ça fait des embouteillages monstre", elle poursuit, "Lyon est devenue inaccessible, c’est devenu le chaos".

Elle déplore l'inaction des élus, et pointe leur "manque de réflexion face aux conséquences".

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"Il faut qu’ils arrêtent de mettre la ville et la presqu’île sous cloche"

Une colère qui est également partagée par Grine Abdelatif, qui exerce le métier de taxi. Pour lui, les pires conséquences sont bien-sûr les temps de trajets, qui ont doublé voire triplé pour certains : "Le déplacement qu’on faisait en 15 minutes, maintenant on le fait en 30-40 minutes. A terme, les gens ne vont même plus trouver d’avantages à prendre le taxi". Selon lui, les conséquences de la réduction des voies de circulation présentent aussi un danger, "c’est de plus en plus plus dangereux toutes ces rues partagées, les vélos, les trottinettes, les taxis, les particuliers, les bus…". Il poursuit et conclut, "il faut qu’ils arrêtent de mettre la ville et la presqu’île sous cloche".

Un politique "déconnectée de cette réalité"

Depuis plusieurs mois, tous ont tenté d'alerter la ville de Lyon sur cette situation. "On a fait des lettres ouvertes, on a essayé de leur parler", ajoute Laure Cedat, la mère de la jeune Iris qui avait trouvé la mort dans un accident de trottinette à l'été 2022. Selon le collectif, aucun interlocuteur n'a daigné répondre à leur problématique, Christophe Cedat déplore "une politique complètement déconnectée de la situation", "ils ne nous écoutent pas, il n'y a aucune discussion constructive".

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