Place Gabriel Péri à la Guillotière. (Photo Hadrien Jame)

Lyon : ça bouge à la Guillotière, le réaménagement de Gabriel-Péri débutera la semaine prochaine

Après l’État en début de semaine, c’était autour de la ville de Lyon et de ses équipes d’occuper le terrain de la Guillotière ce vendredi 11 février. Une visite matinale pour annoncer le début du réaménagement urbain de la place Gabriel-Péri et son apaisement qui débutera lundi prochain avec la création d’un passage piéton au milieu du cours Gambetta. Les prémices d’un changement dans le quartier.

Le grand chantier de l’État, la ville de Lyon et la Métropole pour apaiser la place Gabriel-Péri et la Guillotière avance. Le volet sécuritaire semble désormais bien avancé et concret, avec d’un côté l’État qui a officialisé lundi 7 février l’arrivée dans le quartier d’une brigade de police spécialisée (BST), opérationnelle de 14 heures à 1 heure du matin, et de l’autre la municipalité qui assure la présence de deux équipages de policiers municipaux sur des vacations de 9 à 13 heures, qui ont déjà permis l’interpellation de 32 personnes en janvier. 


"La réponse n’est pas que policière. Elle l’est par une présence quotidienne de la police municipale et nationale, les aménagements urbains mais aussi le travail d’accompagnement social qui a été renforcé depuis plusieurs mois", Grégory Doucet, maire de Lyon


Néanmoins, comme l’a toujours maintenu le maire de Lyon, Grégory Doucet, place Gabriel-Péri la réponse ne pourra pas qu’être policière pour apaiser le quartier. Le réaménagement urbain du secteur et l’accompagnement social des publics en "très grande difficulté sociale et sanitaire" ne doivent ainsi pas être négligés et près de 10 mois après le début des réunions publiques avec les habitants du quartier de premières évolutions urbaines se dessinent. 

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Le maire de Lyon, Grégory Doucet était présent à la Guillotière ce vendredi 11 février pour rencontrer les policiers municipaux qui interviennent sur le quartier et présenter les aménagements urbains à venir. (Photo Hadrien Jame)

Un passage piéton pour reconnecter 3e et 7e

Dès ce lundi 14 février débuteront de premier travaux visant à "changer la configuration des flux et la traversée" de la place Gabriel-Péri, a annoncé ce vendredi matin Grégory Doucet, quand, aujourd’hui, "le centre de la place est essentiellement dédié au trafic routier alors que cette place à vocation a être d’abord à disposition des piétons". Concrètement, d’ici six à sept semaines, "la traversée de la place Gabriel Péri se fera par le coeur" en empruntant un passage piéton qui verra le jour au milieu du carrefour entre le cours Gambetta, le cour de la Liberté et la rue Paul Bert, afin de relier 3e et 7e arrondissements. Une solution qui devrait permettre, selon le maire, "d’éviter des situations de concentration de personnes qui peuvent être des facteurs aggravants ou faciliter les conflits entre les gens. Donc, oui [la piétonnisation, NDLR], ça peut contribuer à apaiser et assurer plus facilement la tranquillité publique". 


"Notre objectif c’est de rendre ce quartier plus agréable à vivre avec des traversées pus simples et confortables. La traversée par le milieu de la place permettra de fluidifier les flux", Grégory Doucet, maire de Lyon


Il ne faudra pas s’attendre à d’autres avancées urbanistiques dans les prochaines semaines, en revanche la suppression de places de stationnement sur le haut du cours Gambetta ou la piétonnisation du nord de la rue de Marseille sont toujours "envisagées" et la ville attend le retour d’études conduites par la Métropole de Lyon, "qui est maître d’œuvre sur ce sujet", rappelle Grégory Doucet. 

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35 millions d’euros pour raser le Clip

Parler d’urbanisme à la Guillotière sans évoquer la situation du Clip, dont la destruction ou la réhabilitation est devenue une véritable arlésienne au fil des ans, serait oublié une composante majeure de la place Gabriel-Péri. Son avenir est encore très loin d’être éclairci, mais l’on en sait désormais un peu plus sur ce que coûterait sa destruction grâce aux résultats de deux études dévoilés ce matin par le maire de Lyon. "Si on veut enlever les deux Clips c’est de l’ordre de 35 millions d’euros et on n’a rien construit après. Et le petit c’est 18 millions, donc ce n’est pas des décisions que l’on prend comme ça", explique Grégory Doucet qui attend désormais une troisième étude portant sur une réhabilitation des deux bâtiments.

L'immeuble du Clip © Antoine Merlet

La Maison des projets se dessine

Un peu plus loin, Grande rue de la Guillotière, ça bouge également avec la transformation de l’ancien poste de la police municipale, déplacé au début du mandat des écologistes, qui doit se transformer en Maison des projets. Un lieu de 245 m2 qui permettra de "structurer et planifier dans le temps les actions à court et long terme" permettant "une transformation durable" du quartier fait valoir Anne-Laure Chantelot, la directrice du Projet Péri et de cette Maison des projets. 


"La maison du projet devra être le relais de tout ce qui bouge sur le quartier Gabriel-Péri", Anne-Laure Chantelot, directrice du Projet Péri


Son ouverture est prévue pour le mois de mai, à l’issue d’une réhabilitation pour en faire un lieu de vie du quartier, "un espace ressource pour s’informer sur le projet Péri au fur et à mesure de son avancée. […] soutenir les dynamiques locales des associations du secteur pour développer des actions sur la place" ou encore permettre aux élus d’y tenir des permanences et au conseil de quartier de s’y réunir. "La Maison des projets devra être le relais de tout ce qui bouge sur le quartier Gabriel-Péri", promet Anne-Laure Chantelot avec ambition. 

La future Maison des projets, située Grande rue de la Guillotière et qui s'étale sur 245 m2, doit subir d'importants travaux pendant deux mois avant son ouverture prévue en mai. (Photo Hadrien Jame)

Derrière ces deux premières actions visibles s’organise en coulisse tout le volet social, qui a fait l’objet d’un renforcement au cours des derniers mois, notamment grâce au vote d’une enveloppe de 150 000 euros. Lutte contre l’habitat indigne, enquête sur les réseaux de marchands de sommeil, accompagnement des publics en situation d’addiction, notamment grâce au dispositif Tapaj (Travail alternatif payé à la journée), sont autant de volets également abordés par la municipalité, mais "moins visibles" et sur lesquels Grégory Doucet insiste, comme pour montrer l’ampleur du travail à mener et du chemin qu'il reste à parcourir pour "apaiser" durablement Gabriel-Péri. 

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