À l'occasion de son premier festival de la santé mondiale, en décembre prochain, Lyon deviendra officiellement la première ville française à détenir un campus de l'OMS. De fait, la région lyonnaise renforce son importance dans le milieu médical.
"Ce genre de rendez-vous, on en rêve tous les jours". Les mots d'Anne-Claire Amprou, ambassadrice pour la santé mondiale, résonne encore dans la préfecture du Rhône, ce jeudi 21 novembre, quand se dévoilent les contours de la programmation du futur festival de la santé mondiale, à Lyon. Un rendez-vous inédit, qui permettra surtout l'inauguration du campus mondial de l'OMS à Lyon.
Une première en France pour l'Organisation mondiale de santé (OMS), dont David Atchoarena est le directeur de l'académie. Chaque année, celle-ci a vocation à former en cours ou à distance des millions de personnes dans les secteurs médico-sociaux. Avec un objectif de 3 millions d'apprenants d'ici 2028.
Avec ce festival inédit, qui prendra part dans la Métropole de Lyon du 9 au 20 décembre 2024, l'idée est d'accueillir tout le pôle mondial de la santé "dans la capitale française de la santé mondiale", reprend Anne-Claire Amprou. Une quinzaine qui permettra à bon nombre d'entreprises du secteur d'ouvrir leurs portes au grand public : Sanofi, April... Une cinquantaine d'événements (expositions, conférences, projections, entre autres) est également prévue pour le festival, avec notamment la présence d'organisations mondiales.
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Des enjeux économiques...
Derrière ce festival, se cache surtout un écosystème lyonnais qui a poussé l'OMS, il y a 23 ans de cela, à installer une première antenne dans la Ville. Deux décennies plus tard, la barre est fixée encore plus haute avec une académie, qui sera située au coeur du biodistrict de Gerland. "L'académie doit être une institution internationale au service de l'ensemble des états membres de l'OMS, argumente son directeur, David Atchoarena. Mais elle doit aussi contribuer à la dynamique et aux efforts de promotion de la santé mondiale à partir de Lyon. Qui devient, en France, un pôle de rayonnement pour porter cette vision".
"Plus notre territoire sera attractif, moins difficile sera cette démarche de recrutement"
Pascal Blanchard, vice-président à la Métropole de Lyon
Négocié aussi par l'Etat, ce projet qui sera inauguré le 17 décembre prochain - pendant le festival donc - est le fruit d'une collaboration entre des acteurs économiques à toutes les échelles. "Ce n'est pas un hasard, il y a un terreau ici. (...) Notre territoire s'est imposé naturellement", estime la préfète Fabienne Buccio. Sentiment partagé par Anne-Claire Amprou : "Quand je vais à Genève, on veut venir à Lyon. Quand je vais en Afrique, on veut aussi venir à Lyon".
De quoi réjouir la filière régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes, fortement sollicitée pendant et à la sortie de la crise sanitaire. "L'éducation à la santé est essentielle pour la prévention", rappelle ainsi Catherine Staron, vice-présidente à la Région. "Aujourd'hui, nous sommes parfois confrontés à des difficultés de recrutement pour les métiers du soin et de la prise en charge. Plus notre territoire sera attractif, moins difficile sera cette démarche de recrutement", souligne quant à lui Pascal Blanchard, vice-président à la Métropole de Lyon, en charge de la santé. Par ailleurs, de premiers apprenants ont déjà débuté leur formation à distance avec l'académie lyonnaise.
... et bien-sûr climatiques
L'ambition sera également de former des soignants prêts à se confronter à la transition écologique que connaît actuellement la médecine mondiale. Mais aussi de sensibiliser le grand public à la santé. "Le manque de culture scientifique pèse dans le débat public", soulignait la vice-présidente régionale, en écho notamment aux fake news propagées en masse lors de la précédente pandémie de Covid 19. L'ambassadrice Anne-Claire Amprou poursuit sur le volet climatique : "C'est l'un des principes directeurs de la stratégie : l'impact du changement climatique sur la santé et comment prendre en compte cela, dans les années qui viennent, dans nos politiques de santé, agricoles, environnementales, etc".
L'approche environnementale, représentée sous le concept de One Health (une seule santé), n'est pas pour déplaire à la Métropole et à la Ville de Lyon, sous pavillons écologiques depuis 2020. "C'est le sens qui doit être respecté et aujourd'hui, c'est extrêmement bien intégré et ça se ressent beaucoup dans la programmation du festival", maintient Céline De Laurens, vice-présidente à la Ville de Lyon chargée de la santé environnementale notamment. Désormais, la région lyonnaise tient donc un festival de santé à son image et à ses couleurs.
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