À quelques semaines de la rentrée scolaire, plusieurs syndicats dénoncent une augmentation des coûts de la vie étudiante. A Lyon, quels sont ces coûts qui vont augmenter à la rentrée pour les étudiants ?
Pour cette rentrée 2019, l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) annonce dans une nouvelle enquête que le coût de la vie étudiante va augmenter de 2,83%. "Lyon est la troisième ville la plus chère de France pour les étudiant.e.s" déclare même dans un communiqué de presse, le syndicat lyonnais GAELIS (Groupement des Associations et des élus Étudiants de Lyon, Indépendants et Solidaires). Différents aspects de la vie quotidienne des jeunes seront touchés.
Loyer en hausse, aides à la baisse
Les loyers représentent le frais le plus lourd chez les étudiants, environ 69% de leur budget d’après les chiffres de l’UNEF. Selon cette même source, les prix des logements du CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) ont augmenté de 1.6%. Par exemple, dans la résidence Paradin située dans le 8e arrondissement de Lyon, un T1 coûtait 389 euros par mois en 2017-2018, et passe à 396 euros en 2019-2020, soit une augmentation de 1.79%.
Le secteur privé n’est pas en reste. D’après les chiffres du site de location de logement LocService, les loyers sont passés de 526 euros à 535 euros entre 2018 et 2019 à Lyon, soit une hausse de 1.71%. Le syndicat GAELIS relève qu’à Lyon, en moyenne, un étudiant devra dépenser 610.50 euros pour un 20-30 m². En 2018, le loyer s’élevait en moyenne à 568.59 euros.
Une réforme des calculs des aides au logement a également été annoncée le 3 juillet par le gouvernement. Elle serait appliquée au 1er janvier 2020, et impliquera peut-être une nouvelle diminution des APL. Elle s’ajouterait à la baisse de cinq euros de l’aide réalisée en 2017, ainsi qu’à cette hausse des loyers.
Autres frais en augmentation : les repas. Après trois ans de gel, les restaurants universitaires CROUS vont aussi voir leurs prix augmenter de 1.54%. Le repas standard passe donc de 3.25 à 3.30 euros. Par ailleurs, les cafétérias du CROUS voient leurs tarifs s’envoler à 8.17% en province et 1.87% en banlieue, toujours d’après les chiffres de l’UNEF.
Des frais de scolarité plus élevés
Selon le rapport de l’UNEF, les frais de scolarité ont augmenté de 0.28% pour les étudiants français et issus de l’UE. Ainsi, ils passent de 354 euros en 2018-2019, à 355 euros en 2019-2020. Cette hausse est dûe à la Contribution Vie Étudiante et de Campus (CVEC), mise en place l’année dernière, qui augmente cette année d’un euro. Les dépenses des étudiants étrangers explosent, suite à la mise en place de frais de scolarité différenciés pour les étudiants non-européens, avec une augmentation de 1000.38%. Ainsi, les étudiants étrangers de licence devront s’acquitter de 2 770 euros de frais d’inscription, et ceux de master de 3 770 euros, selon les chiffres de la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes). Néanmoins, certains établissements, comme l’Université Lumière Lyon 2, se sont déjà engagés à ne pas pratiquer cette hausse.
Autres étudiants pénalisés par des hausses des frais de scolarité : ceux de certains instituts publics du domaine de la santé et du social. Étudiants en kinésithérapie, ergothérapie ou infirmier, en plus des frais de scolarité habituels, ils doivent y ajouter des frais allant de 130 à 2567 euros malgré leur statut d’établissement public, dénoncent les syndicats GAELIS, la FNESI (Fédération Nationale des Étudiant.e.s en Soins Infirmiers), la FNEK (Fédération Nationale des Étudiant.e.s en Kinésithérapie) et la FESIL (Fédération des Étudiant.e.s en Soins Infirmiers de Lyon 1).
La fin de l’abonnement Campus
Adieu l’abonnement Campus pour une simplification basée sur l'âge (avec quelques limites, lire ici). Le groupe Sytral change ses tarifications à partir de septembre 2019. Il n’y aura plus de tarif étudiant à présent, mais un tarif jeune 18-25 ans, au profit des jeunes non-étudiants. On note également une légère augmentation avec l'offre Campus qui était à 31.80 euros par mois, qui passe à 32 euros par mois en 2019, puis à 32.50 euros en 2020, soit une augmentation de 2.2 %.
Ces hausses de prix plus ou moins élevées rendent la vie quotidienne des étudiants difficile. Ils deviennent plus longtemps dépendants de leur famille , ou se retrouvent contraints à cumuler des emplois à côté de leurs études. Ces augmentations régulières suscitent également l’inquiétude face au développement d’un environnement peu propice aux études, favorisant l'échec scolaire et ajoutant de la pression sur ce public déjà vulnérable.