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Lyon : des bus vont rouler avec le gaz des excréments

Du gaz issu des boues des eaux usées d’une station d’épuration sont injectées dans le réseau gaz de la Métropole de Lyon. Chauffage, carburant pour les bus ou camions-poubelles : les usages ne manquent pas.

Il y aurait matière à faire de nombreuses plaisanteries sur la chose et autres raccourcis de mauvais goût, pourtant, il s’agit bien d’une petite révolution dans la métropole de Lyon. Du biométhane issu des boues de la station d’épuration de la Feyssine est désormais injecté dans le réseau gaz de la métropole de Lyon. Même si les mots sont soigneusement choisis par les acteurs, concrètement, les excréments des Lyonnais et tout ce qui est charrié par le réseau des égouts permettront de se chauffer, ou de faire rouler des bus ou des bennes ordures, le tout sans odeur lors de l'utilisation.

Une valorisation des boues

En 2011, la station de traitement des eaux usées de la Feyssine est mise en service et exploitée par Suez. Depuis octobre 2018, une filiale de Suez gère la station Aqualyon à côté, elle est chargée de produire du biogaz injectable dans le réseau, chose effective depuis décembre 2018. Concrètement, les boues de la station d’épuration sont revalorisées, méthanisées grâce à des bactéries dont la réaction à 37°C permet de tirer un gaz vert. Une fois épuré, le biométhane peut remplacer le gaz naturel, énergie fossile.

Faire rouler 28 bus pendant un an

La station de la Feyssine peut fournir du biogaz pour chauffer 520 logements ou faire rouler pendant un an 28 bus ou bennes à ordure compatibles. La vente de ce biogaz réinjecté dans le réseau devrait générer 650 000 euros de recettes brutes par an après un retour sur investissement en 7 ans pour un budget initial de 2,4 millions d’euros. Une recette de 2,6 millions d’euros est espérée sur une durée totale de 15 ans.

Si la métropole de Lyon décidait de faire la même chose avec les stations de Saint-Fons et Pierre-Bénite, cela permettrait de produire suffisamment de biogaz pour faire rouler 630 bus pendant un an. La décision politique d’un tel chantier devrait être au cœur du prochain mandat. Le président de la métropole David Kimelfeld a déjà fait savoir qu’il faudra “mettre de l’énergie dans ce sujet”. La campagne sera définitivement verte ou ne sera pas.

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