Rembourser des implants 3Ds, c’est ce qu’une étude des HCL tente d’encourager. Si l’entreprise s’avère fructueuse, les implants maxillo-faciaux pourraient être entièrement pris en charge par la sécurité sociale.
Rien n’arrête le progrès… sauf le coût. Si la chirurgie 3D s’impose comme une pratique d’avenir, elle se bute encore à quelques problématiques. Parmi elles, la CPAM qui ne rembourse que très rarement les implants sur mesure devenus bien trop coûteux pour les patients. C’est donc pour être de concert avec l’OMS – qui promettait une accessibilité sans couacs aux implants 3Ds d’ici 2020 – que les Hospices Civils Lyon ont ouvert une étude susceptible de changer la situation. Sur deux ans, le docteur Jean Thomas Bachelet, meneur de l’opération, et une poignée d’hôpitaux hexagonaux chercheront à comparer deux procédés de chirurgie maxillo-faciale, une traditionnelle et une sollicitant des implants en titane, pour prouver l’efficacité de la seconde option.
“La technique traditionnelle n’est pas optimale”
Car, même si le titane est un matériau coûteux, il est d’une efficacité sans pareil quand il devient un implant. “Un dispositif en titane a l’avantage d’être sur-mesure, explique le docteur Jean Thomas Bachelet. Pareillement, ça nous permet d’être beaucoup plus précis.” Parallèlement à l’impression 3D, une autre technique plus “standard” est utilisée pour rafistoler l’orbite oculaire où un bout du crâne du patient est prélevé pour combler le déficit osseux. “En plus d’être une opération laborieuse, le rendu n’est pas prédictible au niveau esthétique”, constate le Dr. Bachelet. Pour cause, le greffon osseux conserve la forme de base du crâne supérieur, soit une anatomie différente de la zone orbitaire à reconstruire. Une fois en place, le patient a de grandes chances de perdre la symétrie de son visage ou / et de lui donner une vision double.
“Le temps d’opération est divisé par 2 voire par 10”
Excepté l’aspect séduisant du sur-mesure, l’implant en titane ne sollicite que très peu de temps au bloc opératoire. “Le temps d’opération est divisé par 2 voire par 10, détaille le Dr. Bachelet. De même, le processus chirurgical, dans le cas d’un implant 3D, est moins lourd pour le patient.” Des risques de rejets ? Très peu, voire égaux ou inférieurs au pendant osseux. Ce fameux titane a l’avantage d’être biocompatible et ostéo-intégrable, permettant une colonisation prompte de l’implant, aux alentours d’une année “tout dépend du patient”.
50 patients bénéficieront de l’implant titane
Une dizaine de cités françaises prêteront leur science aux HCL – Toulouse, Marseille, Lille, Tours, Caen et Grenoble notamment – et une petite centaine de patients seront finalement concernés par l’étude. Ici, ce sera du 50/50 : une moitié bénéficiera de l’implant titane, une autre se contentera du greffon osseux, “une étude randomisée en double aveugle” précise le Dr. Bachelet. Si l’entreprise “aux centaines de milliers d’euros” convainc la CPAM, les implants en titane maxillo-faciaux seront à l’avenir entièrement pris en charge par la sécurité sociale.