Aujourd'hui réunis en conseil d'administration, le Centre communal d'action sociale (CCAS) et la mairie de Lyon devraient acter la fermeture de la résidence pour personnes âgées de la Sarra dans le 5e arrondissement, au désespoir des 49 résidents, forcés de déménager.
La nouvelle est tombée brutalement et "sans concertation" pour les personnes âgées qui résident dans cet établissement du quartier de Fourvière. Le 11 janvier dernier, un simple courrier de la ville signalait aux 49 résidents que leur lieu d'habitation allait être détruit afin de transformer cet établissement d'hébergement pour personnes âgées (EHPA) en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). "Personne ne conteste qu'il faille des places d'EPHAD" indique Luc Desplanque, nommé porte-parole des résidents, "mais nous avons l'impression que toutes les hypothèses n'ont pas été étudiées, comme celle qui consisterait à faire un établissement dédié pour moitié aux personnes qui nécessitent des soins médicaux tout en conservant des places pour les autres, car pour certains, déménager maintenant, c'est dramatique" poursuit-il. Actuellement, la résidence comprend 62 logements et 49 résidents, dont la moitié a plus de 90 ans. Ces personnes devront quitter leur quartier, leur médecin, leurs commerçants, leurs amis et voisins, ainsi que leurs habitudes. Un drame pour la plupart d'entre eux. "Si vous me déménagez, vous me tuez", témoigne Marie-France, 97 ans. "Je suis née à Saint-Just, et je voulais mourir à Saint-Just. Et bien ce n'est pas possible" ajoute Élisabeth, résidente et signataire d'une pétition pour s'opposer à la fermeture de la résidence. "Nous sommes tous des vieux en "sursis" et pour ma part, je tiens à vieillir dans la dignité, le respect, dans la mesure du possible sans être isolé" témoigne Nathalie.
Un bâtiment rasé "pour des raisons économiques"
Mobilisées, les familles des résidents déplorent que l'argument pour la fermeture n'est pas uniquement celui du manque de place en EHPAD, mais aussi "le problème de rentabilité des EHPA". Dans un communiqué, les porte-parole de la cause des résidents soulignent également qu'"il faudra d'ailleurs [leur] expliquer comment 8 logements ont été rénovés ces deux dernières années pour une somme de 160 000 euros dans une résidence qui doit être rasée ! Bravo pour les conseils de gestionnaires !" Si la décision de fermeture du site doit être prise aujourd'hui, les résidents, après s'être mobilisés, ne savent pas comment réagir. "Il y a les réalistes qui se disent que ça va fermer de toute façon et qui ont donc rempli les papiers pour choisir une autre résidence, et puis il y a les "jusqu'aux boutistes", qui veulent se battre contre leur expulsion. Mais pour cela, il faut des connaissances en droit, ce qui n'est pas donné à tout le monde", explique Luc Desplanque, qui imagine que peu de temps après la réunion d'aujourd'hui, les résidents devraient recevoir, par courrier, leurs "nouvelles affectations". Un délai d'un an devrait être donné aux résidents pour qu'ils quittent les lieux.