Dans la soirée de mardi 10 mai, une réunion publique se tenait à la maison de l'environnement de Lyon. La raison : la découverte de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, appelés "PFAS" ou "polluants éternels" aux alentours de plusieurs sites industriels de Pierre-Bénite.
Cela est "préoccupant pour la santé des habitantes et habitants de notre métropole", lâche Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon dans un communiqué. Des perfluorés (PFAS), considérés comme polluants éternels tant ils sont longs à se dégrader, ont été découverts sur le territoire de la commune de Pierre-Bénite, au sud de Lyon. Ces rejets industriels, potentiellement provoqués par l'usine chimique Arkema, qui sont un réel danger pour l'homme en cas de surexposition. "Ils sont émis dans l’environnement par l’industrie ainsi que par l’usage de produits de consommation courante qui en contiennent. Ces composés peuvent interagir avec les fonctions rénales et hépatiques", détaille un communiqué de la Métropole de Lyon.
L'émission "Vert de rage" réalisée en collaboration avec "Envoyé spécial", a effectué plusieurs prélèvements de sol, d'air, d'eau autour de deux usines de la Vallée de la Chimie. Des polluants, qui se distinguent par leur toxicité, et pouvant s'avérer dangereux pour la santé de l'homme.
La Métropole de Lyon souhaite réagir "de façon urgente"
"La Métropole de Lyon, favorable à la transparence de l’information, a eu connaissance de cette enquête fortement utile pour nos concitoyens. Celle-ci nous informe sur les concentrations élevées de perfluorés dans l’air, l’eau et les sols dans une commune de notre territoire. Ce constat, préoccupant pour la santé des habitantes et habitants de notre métropole, nous alerte sur les pollutions chimiques liées aux activités passées et présentes dans la Vallée de la Chimie. Dès le début de notre mandat, nous nous sommes attaqués aux pollutions générées par les activités humaines afin de réduire leur présence", souligne le président de la Métropole.
" La lutte contre le fléau sanitaire des pollutions industrielles doit avant tout passer par l‘élargissement des normes et des réglementations nationales et européennes et un renforcement des contrôles que nous appelons de nos vœux de façon urgente » ajoute Bruno Bernard.
Des contrôles renforcés
Plus tard dans la soirée, la préfecture du Rhône n'a pas tardé a réagir. "Les services de l’État prennent très au sérieux les risques liés aux rejets des industriels qu’ils contrôlent, et n'ont de cesse de les faire diminuer. À ce titre, ils vont mettre en place très prochainement une surveillance approfondie des rejets de perfluorés", ajoute de son côté la préfecture. "Les risques sanitaires liés aux concentrations de PFAS mesurées feront l’objet d’une attention particulière du Ministère de la Santé", assure-t-on dans un communiqué de presse. Sans oublier de rappeler que "les services de l’Etat (DREAL) contrôlent régulièrement les sites d’Arkema et Daikin sur la plateforme industrielle de Pierre-Bénite".
"Enfin, les services du ministère de la Transition écologique, en lien avec les services du ministère des Solidarités et de la Santé et plus particulièrement l'ANSES, vont engager un travail plus général sur les pollutions liées aux PFAS, afin de préciser l'état des lieux, de mieux comprendre et combattre ces pollutions", conclut la préfecture du Rhône dans un communiqué.
Que peut faire une mairie ou une métropole ? Pas assez probablement, c'est sans doute les lois qu'ils faut changer.