Président de l’association Renaissance du Vieux-Lyon et fervent défenseur de sa ville, “confluence d’un peu tout”, Frédéric Auria craint qu’elle ne devienne “un ghetto de riches”. Surtout pas “anti-écolo primaire”, il s’inquiète d’une “disneylandisation” de Lyon, où terrasses et fast-foods règneront en maîtres sur une ville hostile aux familles, personnes âgées et réfractaires de la pédale.
Lyon Capitale : Êtes-vous une grande gueule ?
Frédéric Auria : Je n’ai en tout cas pas ma langue dans ma poche, je n’attends pas que l’on me demande mon avis pour le donner. En tant que président de la Renaissance du Vieux-Lyon, je vais adoucir ma parole en public, ce qui n’empêche pas d’avoir des échanges beaucoup plus francs en tête-à-tête. Que ce soit avec la majorité précédente ou la majorité actuelle, quand il y a quelque chose à dire, je fais un mail, je passe un coup de fil, je rencontre les décideurs et je suis en général très clair !
Vous vous êtes récemment mobilisé avec tous les comités d’intérêts locaux du 5e arrondissement pour vous opposer à la fermeture aux voitures de la montée du Chemin-Neuf, qui permet de relier Fourvière à Saint-Jean en évitant la montée de Choulans, moins directe et souvent saturée. Vous n’avez pas été entendus par la Métropole de Lyon qui a décidé d’expérimenter son projet pendant neuf mois, malgré une mobilisation unanime…
Sur la montée du Chemin-Neuf, il y a deux mouvements qui sont pour : La Ville à Vélo et l’association Droits du piéton. Tous ceux qui représentent les habitants et qui regardent le cadre de vie dans son ensemble sont contre. Cette expérimentation est un bon principe, mais la façon dont elle va se dérouler n’a pas de sens : neuf mois dont le mois de décembre, c’est trop long, si des commerces sont impactés, ils crèvent. On va pourrir la vie des habitants pendant autant de temps pour se rendre compte au final que le projet ne fonctionne pas.
“En dix ans dans le Vieux-Lyon, nous avons vu deux pharmacies fermer et être remplacées par des glaciers. On voit que ce développement touristique supplante des choses indispensables pour les habitants”
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