Gerland quartier Stade Chauffage place des pavillons © Tim Douet

Lyon : échanges tendus sur le financement du Lou Rugby 

Ce lundi lors du conseil municipal, Nathalie Perrin-Gilbert a dénoncé “les relations coûteuses, voire des liaisons dangereuses, entre la municipalité lyonnaise l’OL de Jean-Michel Aulas et le LOU Rugby d’Olivier Ginon”. Selon la maire du 1er, le déménagement du club de rugby à Gerland a coûté au moins 20 millions d’euros à la ville. Gérard Collomb, le maire de Lyon a assumé la politique sportive de sa municipalité.

Lors du conseil municipal ce lundi, Nathalie Perrin-Gilbert a dénoncé “la gabegie” financière et “les relations coûteuses, voire des liaisons dangereuses, entre la municipalité lyonnaise, l’OL de Jean-Michel Aulas et le LOU Rugby d’Olivier Ginon”. La maire du 1er arrondissement a profité d'une délibération sur les locaux du centre technique des sports qui doit déménager du stade Gerland occupé par le LOU rugby, pour refaire l'historique des liens entre la municipalité et le club d'Olivier Ginon.

Déménagements et dédommagements

Une histoire qui débute en 2011 et l'installation du LOU à Vénissieux jusqu’à son arrivée au stade de Gerland en 2016. Un transfert, dont vous parlait Lyon Capitale à l’époque, que la ville de Lyon a financé à hauteur de 11,6 millions d'euros TTC pour résiliation anticipée du bail signé dans l'ancien stade. “Nous arrivons au 14 novembre 2016 avec la mise à disposition gratuite au LOU de la salle Roger Gourhaud, soit un manque à gagner annuel pour la ville de Lyon de 36.000 euros”, poursuit l'élue Gram.

Viendront ensuite des coûts induits par l'arrivée du LOU à Gerland.“Une délibération le 16 janvier 2017 avec une piste d’athlétisme à construire sur le terrain n°1 de la Plaine des Jeux, car la piste d’athlétisme existante fait désormais partie des terrains cédés au LOU Rugby. Nouveau coût induit : 800.000 euros. Lors de la même séance, vous nous demandez d’approuver aussi  l’aménagement d’un nouveau terrain de rugby sur le terrain n°3 de la Plaine des Jeux pour compenser là encore un terrain tombé dans le giron privé du LOU. Le montant ? 1 million d’euros ! 1 million d’euros pour un équipement qui n’était pas non plus prévu dans le plan d’équipement de 2015”, a déclaré Nathalie Perrin-Gilbert.

20 millions d'euros

Dernier épisode, ce conseil municipal du 20 mai où la ville a voté 970 000€ d'études et prestations préalables pour le centre technique dont la construction à Vaise est estimé à 5,4 millions d'euros TTC selon une estimation réalisée en mars 2018. “Si j’additionne tous ces montants, j’obtiens un coût pour notre municipalité de plus de 20 millions d'euros pour que le LOU Rugby s’installe à Gerland, ceci sans compter les 28.000 m2 de droits à construire et sans compter les 760.000 euros de subvention que la Société Anonyme de Sport Professionnel du LOU Rugby a reçu de la part de notre ville depuis 2016”, a poursuivi la maire du 1er.

“Faire de Lyon une ville qui rayonne sur plan sportif”

Gérard Collomb a répondu directement à son opposante assumant sa politique sportive. En 2010, “On ne savait pas que le LOU irait à Gerland parce que l'on a eu 120 recours (contre le projet de Parc OL, NdlR). Mais je vois qu'aujourd'hui je trouve moins de détracteurs, car c'est un élément d'attraction de notre ville. Quand nous allons avoir 17 000 Américains pendant 8 jours (lors des finales de la coupe du monde féminine de football, NdlR), c'est intéressant. Je pense que nous avons bien fait. Fallait-il construire le stade aux frais de la ville ? Ça aurait côuté très cher. Fallait-il faire un partenariat public-privé ? Ça aurait coûté très cher aussi. Une fois tout bien analysé, la Cour des comptes a dit que le modèle lyonnais était le meilleur”.

“On peut préférer les locomotives à vapeur au TGV”

Et d'ajouter : “Nous avons donc finalement été obligés de dédommager les investissements du LOU. Mais le LOU Rugby va jouer les phases finales du Top 14 cette année et faire de Lyon une ville qui rayonne sur plan sportif. Notre modelé associe sport professionnel et entreprise. Lorsqu'Olivier Ginon est venu, nous étions en piteuse position. Aujourd'hui, le LOU joue le premier rôle. S'il fallait que la ville mette en subvention ce que le LOU a comme budget, ce serait compliqué.” “Il y a un modèle de 1930 et un d'aujourd'hui. On peut préférer les locomotives à vapeur au TGV”, a taclé le maire de Lyon.

Votre modèle c'est celui de Bernard Tapie, des années fric et du gaspillage de l'argent public”, lui a répondu Nathalie Perrin-Gilbert. La délibération a été adoptée.

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