Une campagne nationale sera lancée dès 2018 pour étudier 90 substances de pesticides dans l'air et leur danger sur la population. Quatre sites d'analyses seront présents sur la région, dont un qui devraiat se trouver à Lyon.
Comment savoir quelle quantité de pesticides repirent les habitants d'Auvergne-Rhône-Alpes ? Le 28 novembre dernier, un accord était signé entre les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA), le ministère de la Transition écologique et solidaire ainsi que l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Au programme, une recommandation de la Cour des comptes faite à l’État en janvier 2016, incitant à "rendre obligatoire la surveillance par les AASQA de la présence dans l’air des pesticides les plus nocifs". Pour cette campagne nationale, ce sont 90 subsistances prioritaires qui ont été référencées pour l'étude, qui débutera dès 2018 sur l'ensemble du territoire. A raison de 25 à 29 prélèvements d'une semaine chacun tout au long de l'année, les données récoltées seront envoyées à un laboratiore national. Stéphane Socquet, directeur adjoint de Atmo Auvergne-Rhône-Alpes précise : "Le but de cette campagne est d'harmoniser tous les prélèvements sur l'ensemble du territoire, pour avoir des données qui soient comprables, tant sur les méthodes de recueillement, que sur les substances à analyser."
Auvergne-Rhône-Alpes, déjà en place depuis 2005
Depuis plus de dix ans, le laboratoire Atmo de la région s'applique à recueillir des données sur la présence et la quantité de pesticides auxquels sont exposés les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Mais sans réglementation dédiée, difficile de comparer les données à celles d'autres régions. "Il y a déjà des travaux inter-régionaux qui ont été menés, mais sans protocole harmonisé, il est toujours plus difficile de comparer les données. Elles peuvent varier selon les appareils utilisés, selon la période à laquelle elles ont été récoltées...", explique Stéphane Socquet.
Pour cette campgane nationale, quatre sites d'analyse seront présents en Auvergne-Rhône-Alpes. "Deux par ancienne région, indique le directeur adjoint d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes avant de poursuivre, deux en zones urbaines, et deux à proximité de culture." Pour l'instant les choix ne sont pas arrêtés, mais deux des sites devraient se trouver respectivement à Lyon et à Clermont-Ferrand. Pour les points d'analyse en zone rurale, ils seront placés au cœur de village à proximité de cultures : "Le but c'est vraiment de savoir ce que respirent les habitants", spécifie Stéphane Socquet.
Concrètement les prélèvements
Grâce à des appareils harmonisés sur l'ensemble du territoire, durant une année, chaque site d'analyse récoltera entre 25 et 29 lots d'analyse. "En fonction de la météo, les données peuvent varier. On va donc intelligemment répartir les périodes d'analyse sur toute l'année, en accentuant la fréquence pendant les périodes de traitement des cultures aux pesticides", annonce Stéphane Socquet. En filtrant une quantité d'air déterminée, les appareils vont recueillir à la fois les gaz et les particules des 90 substances choisies par le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA). Tous les jeux de données recueillis au cours de l'année seront analysés, et les premiers résultats de cette étude devraient être disponibles au cours de l'année 2019.