Entre 5500 personnes, selon la préfecture et 8000 personnes selon les syndicats ont manifesté ce mardi 1er mai à Lyon pour la fête du Travail. Un chiffre qui égale celui atteint l'an passé juste avant le 1er tour de l'élection présidentielle.
Syndicats, partis politiques, étudiants, avocats, mineurs isolés, cheminots, travailleurs hospitaliers et simples badauds se sont donné rendez-vous ce mardi place Jean-Macé. Dans une atmosphère comme souvent enjouée pour la fête du Travail, le cortège s'est élancé vers la place Bellecour aux alentours de 10h45. Sous un ciel gris, les slogans anti-macron et anti-Collomb pleuvent de toute part. “Plus fort. Ça va faire des éclaircies”, lance un organisateur au micro. Au moment du départ, les groupes antifascistes doublent le cortège par la droite pour s'installer à l'avant. Ils portent une banderole “On n'est pas venus pour vendre du muguet”. Les CRS les suivent. Très vite la légère tension retombe. En file indienne de part et d'autre du cortège, la police protège les boutiques de l’avenue Jean-Jaurès et du Cours Gambetta au niveau des mouvements étudiant et antifasciste. L’essentiel des moyens déployés est affecté à cette tâche. À côté, le défilé est calme et bon enfant.
“On vient parce que l'on est toujours debout”
Beaucoup de manifestants sont des habitués du 1er mai. “Je viens chaque année depuis au moins quarante ans”, confie Rose, les cheveux grisonnants, chasuble de la CGT par dessus le manteau. “Mais cette année, un goût un peu différent avec les 50 ans de mai 68 et les mouvements sociaux qui touchent toutes les professions : hôpitaux, cheminots, avocats, étudiants, etc”, glisse Joao syndiqué à la CGT, en tête de cortège, banderole à la main et oreillette vissée sur l'oreille gauche. “Chaque année, on vient pour porter le message d'une société plus juste », ajoute Patrice, menuisier qui souhaite vraiment “une convergence des luttes”. Les années passent et les 1er mai se ressemblent. Si les choses ne changent pas, tous tiennent malgré tout à défiler comme chaque année. “Parfois je me dis que ça ne sert à rien, mais si on ne vient pas qui viendra ?”, poursuit Patrice. “L'humain n'est pas fait pour être seul. On a besoin de ces moments-là. On vient parce que l'on est toujours debout”, abonde Rose. “Avoir la tête haute, c'est ça, la dignité des travailleurs”, conclut Joao.