Photo d’illustration pompiers en grève. (Photo by Fiora Garenzi / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Lyon : entre pression sociale et difficultés économiques, les financeurs des pompiers jouent les équilibristes

Les financeurs du SDMIS de Lyon espèrent que leurs propositions seront votées au conseil d'administration, vendredi 20 décembre, par les sapeurs-pompiers. Et que cela débouchera sur la fin de la grève.

Après la mobilisation sans précédent des sapeurs-pompiers grévistes dans les rues de Lyon, jeudi 5 décembre, en pleine ouverture de la Fête des lumières, les regards sont tournés au 20 décembre prochain, jour du conseil d'administration du SDMIS à la préfecture du Rhône. "On ne sait pas encore si c’est une bonne idée de se mobiliser à quelques jours de Noël", se questionnait Rémy Chabbouh, porte-parole de l'intersyndicale, auprès de Lyon Capitale dernièrement. Contacté ce jour, il n'a pas répondu à nos sollicitations.

Du côté des financeurs, la Métropole de Lyon, le Département du Rhône et le bloc communal, on en appelle à la "responsabilité" des organisations syndicales, "afin de trouver une issue positive à ce mouvement social engagé depuis le 1er octobre". Dans un communiqué, les financeurs rappellent la mise en place de leurs "nombreuses actions pour porter la cause des pompiers et soutenir le budget", notamment la réévaluation des enveloppes budgétaires de la Métropole et du département à destination du SDMIS depuis 2022 : 10 millions d'euros supplémentaires pour la première collectivité, 1 million d'euros en plus pour la seconde.

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Des mesures financières et organisationnelles proposées à l'intersyndicale

Et de détailler des exemples de mesures financières et organisationnelles proposées par le contrôleur général du SDMIS, Emmanuel Lavaud. Parmi celles-ci, le maintien de l’indemnité compensatoire de logement (ICL) pour les agents qui en bénéficient actuellement. Une autre concerne une hausse d'effectifs, inlassablement réclamée par l'intersyndicale. Mais la proposition fait état de 20 recrutement en 2025, sans y préciser la date. Les syndicats veulent des renforts immédiats. Ils avaient par ailleurs refusé une prime de leurs financeurs, réclamant en lieu et place des effectifs de sapeurs-pompiers supplémentaires.

Après la motion de censure votée le 5 décembre dernier et la démission du Premier ministre, Michel Barnier, "on se retrouve dans une situation où toutes les coupes budgétaires prévues dans le budget 2025 ne vont pas se faire. Cela veut dire que l’on peut repartir sur le budget de l’année 2024", espérait également le porte-parole auprès de Lyon Capitale. Et complétait : "Si rien ne se passe, tout va se jouer lors du débat d’orientation budgétaire de la Métropole de Lyon à la mi-janvier".

Dans leur communiqué commun, les financeurs et le SDMIS mettent aussi en avant des mesures techniques et opérationnelles proposées : facturer le temps d'attente supérieur à 30 minutes dans les servies d'accueil d'urgence, limiter les sollicitations pour carences ambulancières, etc. Reste à savoir si les 1 649 agents salariés du SDMIS voteront en faveur de celles-ci le 20 décembre prochain. "Espérons enfin que la reprise du Beauvau de la sécurité civile dans les meilleurs délais permettra d’aboutir à une prise en compte concrète des spécificités du SDMIS", concluent les financeurs.

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