Vue du Vieux-Lyon © Tim Douet
© Tim Douet

Lyon : envolée de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires

C’est désormais officiel, la taxe d’habitation sur les résidences secondaires va fortement augmenter à Lyon, la majoration passant de 20 à 60%. Ce changement de fiscalité a été adopté lors du conseil municipal de ce jeudi 8 juillet, non sans avoir été vivement critiqué par l’opposition. 

Déterminée à "optimiser au maximum les logements existants dans une zone territoriale de tension immobilière", selon les mots de la première adjointe au maire, Audrey Hénocque, la ville de Lyon a décidé d’augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. La majoration va ainsi passer de 20 à 60%, soit "le maximum qui est permis par la loi", a fait valoir Mme Hénocque. Une décision forte de la part de la majorité, qui veut "encourager le passage en résidence principale via la vente ou la mise en location" des 15 000 résidences secondaires que compte la ville de Lyon. 

À Lyon, à défaut de revenir dans le giron des résidences principales, que ce soit à la vente ou à la location,  les biens immobiliers devraient rapporter  "environ 3,3 millions d'euros de recettes supplémentaires [en taxe d’habitation, NDLR]" à la municipalité.  

Concrètement, ce bond de la majoration, de 20 à 60%, doit se traduire par un passage du taux d’imposition de 26,58 % à 35,44 % pour les propriétaires. Soit, en moyenne, une augmentation de 200 euros par an, qui ferait passer l’impôt foncier moyen de 800 à 1 000 euros. 

La droite monte au créneau 

Cette évolution fiscale ne s’est toutefois pas faite sans protestations. Très animé depuis son ouverture ce matin, le conseil municipal, qui est réuni pour la première fois à l’Hôtel de Ville depuis de longs mois, a de nouveau été le théâtre de vifs échanges au moment de l’adoption de cette délibération. 

L’élu de la droite du centre et des indépendants, Pierre Oliver a dénoncé une "première augmentation d’impôt […], il faut bien financer votre gaspillage d’argent public". De quoi faire doucement rire, sous masque, le maire de Lyon avant que l'édile du 2e arrondissement ne poursuive son intervention et ne fustige une "politique qui va nous mener aux 10 000 euros du m2 avant la fin du mandat". Selon l’élu Les Républicains, "rien qu’en une année, nous avons eu une hausse de 12,5% des prix de l’immobilier alors que nous étions en crise Covid. Entre 2015 et 2020, la hausse était de 20%".

Toutefois, la "hausse de 12,5%" évoquée par M. Oliver est à prendre avec des pincettes, puisque la majorité, elle, avance une "augmentation d'environ 4%", qui recoupe celle de 3,9% dévoilée la semaine dernière par la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM).


"Cette politique va nous mener aux 10 000 euros du m2 avant la fin du mandat, [...] rien qu’en une année, nous avons eu une hausse de 12,5 %", Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon


En réponse, Audrey Henocque a mis en évidence le fait que l’adoption de cette mesure à Paris, depuis 2018, avait permis à la ville de faire repasser 9 000 logements en résidence principale, parmi les "150 000 habitations secondaires" que compterait la capitale. 

En parallèle, le conseil municipal a également voté deux autres mesures fiscales. L’une  concerne l’adoption d’un abattement de taxe foncière de 30 % pour les logements acquis sous forme de bail réel solidaire. La seconde porte quant à elle sur une exonération de 40 % de la taxe foncière sur les propriétés bâties, octroyée pour deux ans aux constructions neuves.

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