Le projet de réaménagement de la rive droite du Rhône, qui fait la part belle à la nature en ville au détriment des voitures, s’inscrit dans une continuité avec les années Collomb tout en changeant de braquet.
Le premier mandat de Gérard Collomb avait été marqué par deux réalisations phares, symboles d’une ville qui se modernise, l’arrivée des Vélo’v et le réaménagement des berges du Rhône. Ces dernières n’étaient pas officiellement inaugurées, mais avaient positivement compté à l’heure du bilan. Quinze ans plus tard, les écologistes revendiquent une rupture avec leur prédécesseur, mais s’acheminent vers un mandat qui, dans sa partie la plus visible, sera finalement assez comparable. Après trois ans d’exercice du pouvoir, leur bilan devrait s’articuler autour des Voies lyonnaises, des autoroutes à vélo plus que des pistes cyclables (250 kilomètres d’ici 2026 et 355 à horizon 2030) et le réaménagement de la rive droite du Rhône, le pendant de la réalisation phare du premier mandat de Gérard Collomb. Lors de la présentation du réaménagement de cette rive, début juin, Grégory Doucet, le maire de Lyon, a d’ailleurs placé ce projet dans la continuité de l’urbanisme des vingt dernières années : “La création des berges, sur la rive gauche, qui étaient un immense parking, a transformé le mode de vie des habitants. Ce projet rive droite s’inscrit dans cette dynamique et va même l’accélérer.”
Fil rouge
Le parallèle s’arrête là. Le projet des écologistes est d’une tout autre ampleur. Il illustre la différence entre un projet porté par les Verts au pouvoir en 2023 et un autre, en 2008, où ils n’étaient qu’un partenaire minoritaire de la majorité de Gérard Collomb. Le comparatif révèle aussi la montée en puissance des enjeux liés au réchauffement climatique et l’adaptation aux températures caniculaires. En 2008, Gérard Collomb avait “seulement” fait sauter des places de parking. Les écologistes s’apprêtent à réduire de moitié, et par endroits plus encore, les voies de circulation sur l’axe nord-sud de Lyon le plus emprunté au quotidien, 80 000 véhicules par jour. Les berges du Rhône étaient assez minérales avec de grandes esplanades bitumées et des espaces verts aux marges. Avec la rive droite, les proportions s’inversent. Les échelles, comme les temps, ont changé. Les cris d’orfraie de la droite lyonnaise sur la place de la voiture en ville tissent un autre fil rouge autour de ces projets et expliquent peut-être aussi ses échecs électoraux. À l’époque des berges du Rhône, Dominique Perben, alors candidat de la droite, réclamait le maintien des parkings.
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