Rue de l’Abbé-Rozier (1er)

Lyon est-il en train de s'enlaidir (en images) ?

Des goûts et des couleurs on ne discute pas. Ceci étant dit, l'assaut du moche dans l'espace public est bien réel.

51 200 abonnés et des centaines de photos publiées sur les "horreurs locales". "La France moche" est un compte Twitter participatif, via lequel tout un chacun peut envoyer ses clichés de ce qu'il estime être particulièrement laid du point de vue architectural.

Lyon n'échappe pas à ce "concours" XXL.

Lire aussi : Auditorium, Tunnel de Fourvière... La beauté de Lyon mise à mal sur Twitter

En janvier 2022, Lyon Capitale avait sillonné les rues de Lyon à la recherche des bizarreries architecturales ou des tâches de moche dans l'espace public.

Des goûts et des couleurs on ne discute pas, aurait pu rétorquer Beaumarchais. Chacun jugera, mais force est de constater que l’espace public est devenu, à certains égards, incompréhensible.

Plots multicolores au milieu de la chaussée, bacs à compost marronnasses, potagers bios et jardinières au pied des arbres, friches "tiers-lieux", trous dans les trottoirs...

Il faut sortir de son silence pour s’indigner de la laideur qui menace Lyon au quotidien. En 2014, dans son petit livre Ouvrons les yeux ! La nouvelle bataille du patrimoine (HC Éditions), Jack Lang, ancien ministre de la Culture, se désolait du paradoxe français selon lequel, d’un côté, on fait tout pour sauvegarder notre patrimoine historique, de l’autre, on renonce au beau au quotidien. "Faire du beau le seul pré carré des artistes et des musées est une grave erreur, qui n’est sans doute pas étrangère à la construction de cette France à deux vitesses avec d’une part des monuments muséifiés et d’autre part un patrimoine du quotidien sans ambition esthétique."

Esthétique "zadiste"

C’est l’idée du mouvement #saccagelyon, né en avril dernier dans la foulée de #saccageparis. Certes, le nombre d’abonnés est encore infinitésimal mais le hashtag commence à fleurir.
Car la ville de Lyon se dégrade. Poteaux scotchés, bornes électriques rafistolées à la va-vite avec des bouts de ruban adhésif, fils électriques qui pendouillent ici et là, marquages au sol sur la chaussée, tags innombrables, aménagements urbains controversés, esthétique "zadiste" de certains pans de quartiers...
"Plus que jamais, le beau doit être au centre de nos préoccupations", disait Jack Lang. Des goûts et des couleurs on ne discute pas, aurait pu rétorquer Beaumarchais. Chacun jugera, mais force est de constater que l’espace public est devenu, à certains égards, incompréhensible.

Rue des Augustins (1er)
Rue de l’Abbé-Rozier (1er)
La doyenne des vespasiennes de Lyon, quai Pierre-Scize (9e)
Rue Romarin (1er)
Grande-Rue-de-la-Guillotière (7e)
“Le Port de l'Occident”, quai Maréchal-Joffre (2e), abandonné
Fontaine place Carnot (2e)
Passage piétons reliant la place Carnot au cours Verdun (2e)
Un campement de sans-abri, au milieu du centre d'échanges autoroutier de Perrache, côté Rhône (2e)
Quai Claude-Bernard (7e)

Panneaux de signalisation, à la Fosse aux Ours, Guillotière (7e)

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