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@WilliamPham

Lyon : et si le métro E était aérien sur la Presqu'île ? Cette alternative à l'étude, les explications

Une commission générale a lieu ce jeudi 3 mars à la Métropole de Lyon autour de la question de la création d'une nouvelle ligne de métro. Un nouveau tracé du métro E est envisagé. Il pourrait être aérien sur la Presqu'Île de Lyon, au niveau de Perrache-Confluence. Explications.

Après une consultation à l'automne 2021, la décision de prolonger ou de construire une nouvelle ligne de métro à Lyon doit être prise par le Sytral au 2e semestre 2022. Les élus de la Métropole de Lyon vont débattre lors d'une commission générale ce jeudi 3 mars 2022 autour de plusieurs alternatives.

Le Sytral avait lancé pendant trois mois, entre le 21 septembre et le 15 décembre 2021, une consultation sur l'avenir du métro à Lyon. Faut-il faire une nouvelle ligne ? Ou aucune ? Ou plusieurs ?

4 projets de prolongation ou de nouvelle ligne ont été soumis à la consultation :

  • la prolongation du métro A vers Décines-Meyzieu (coût selon le Sytral d'environ 1,6-1,7 milliard d'euro, avec 50 000 voyages/jour)
  • la prolongation du métro B vers Caluire-Rillieux (coût de 2,2 à 2,7 milliards d'euros, avec 70 000 voyages/jour)
  • la prolongation du métro D vers La Duchère (coût 1 à 1,2 milliard d'euro, avec 40 000 voyages/jour)
  • la création d'une ligne E vers Lyon 5e - Tassin (coût 1,5 à 2 milliards d'euros, avec 100 000 voyages/jour)

Le 16 décembre 2021, à l'occasion du forum de clôture organisé en visioconférence, Bruno Bernard, le président du Sytral, qui est aussi le président de la Métropole de Lyon, avait donné quelques indications, écartant les projets de prolongation des lignes A et D. "On ne peut pas dire qu'on va construire des métros de partout quel que soit le coût. Les capacités budgétaires du Sytral ont été affaiblies par la crise du covid-19. Les enjeux financiers concernent forcément la Métropole de Lyon. Je vais donc convoquer une commission générale à la Métropole de Lyon pour discuter de quels financements la Métropole de Lyon est prête à mettre pour aller plus vite sur le développement des transports en commun. Il faut aussi qu'on parle avec les maires de quels développements urbains nous sommes prêts à accepter sur ces territoires"


"On a une enveloppe entre 2 et 3 milliards pour les 20 prochaines années. Il faut qu’on choisisse"

Jean-Charles Kohlhaas, vice-président délégué du Sytral et vice-président de la Métropole de Lyon


La commission générale à la Métropole de Lyon, au sujet des métros, aura lieu ce jeudi 3 mars 2022. "C'est un débat qui aura lieu au sein de la Métropole de Lyon, le 1er financeur public du Sytral et donc il est important pour moi d'associer la Métropole à ce débat", expliquait Bruno Bernard. Les 150 élus métropolitains vont donc devoir se positionner. Avant la décision du Sytral au 2e trimestre 2022. "Je souhaite qu'on puisse, au 2e trimestre 2022, donner les perspectives et elles doivent être partagées par le plus grand nombre. Ma volonté, si on arrive à avoir des perspectives partagées, avec des financements possibles, c'est de pouvoir donner une perspective à 20 ans", concluait en décembre 2021 le président du Sytral et de la Métropole de Lyon.

Quelle est la tendance aujourd'hui ? Interrogé par Lyon Capitale, Jean-Charles Kohlhaas, vice-président délégué du Sytral et vice-président de la Métropole de Lyon en charge des déplacements, fait le point. "Ce qu’on va présenter (ce jeudi) aux élus de la Métropole, c’est l’état des lieux complet : tous les besoins de mobilités des 4 territoires étudiés dans le cadre des corridors métros, mais aussi des autres territoires. Et leur coût à chacun. Et aussi les coûts des alternatives. Si c’est un métro, un métro léger, un tram, un BHNS. Et en face, les prospectives budgétaires de l’AOMTL/Sytral pour les 20 prochaines années. On a quand même été pas mal impacté par la crise sanitaire, on a les prospectives qui sont limitées. On a une enveloppe entre 2 et 3 milliards pour les 20 prochaines années. Il faut qu’on choisisse. Si on fait un métro B prolongé jusqu’à Rillieux comme il l’était imaginé, ça "bouffe" toute l’enveloppe et on ne fait rien d’autre", explique-t-il à Lyon Capitale.

"Pour le plateau du 5e arrondissement de Lyon, il faut un métro léger"

"Il faut qu’on trouve pour chaque territoire, qui a besoin de mobilité, la bonne alternative, celle qui aura la meilleure efficacité en terme de besoin de mobilité, et au moindre coût. Je pense que sur le plateau du 5e arrondissement de Lyon, il faut un métro léger. Sur le plateau nord (Caluire-Rillieux), je suis dubitatif. Il n’y a pas d’autres solutions qui soit très efficace à moindre coût. Sur d’autres territoires, on a des solutions existantes. L’amélioration de T3 vers l’est (Décines-Meyzieu), le projet de ligne centre-ouest vers La Duchère et Ecully. Il faut aussi qu’on se pose la question du mode. Entre Ecully et la Part-Dieu, si on fait un tram, ça transporte plus de monde mais ça coûte deux fois plus cher qu’un BHNS (bus à haut niveau de service)", poursuit Jean-Charles Kohlhaas, vice-président délégué du Sytral.

La prolongation du métro B vers Rillieux, en passant par Caluire, semble compromise. "La solution métro pure comme on l’avait imaginé avec la prolongation du métro B existant sur pneu à la lyonnaise est très compliquée techniquement et coûte très chère : on l’avait estimé à 2,7 milliards. Manifestement, si on choisit de faire celle-là , ça ne sera pas avant 2040 ou 2050. Peut-être qu’on a d’autres solutions, moins coûteuses, qu’on peut mettre en œuvre plus rapidement. Mais ce n’est pas simple", explique encore Jean-Charles Kohlhaas.

"Qu'est-ce qu'un métro léger ?"

Et la création de la ligne E ? Qu'est-ce qu'un métro léger ? "C’est un métro qui est enterré quand il doit être enterré et qui est aérien quand il doit être aérien. On a des études intéressantes d’un système qui pourrait être aérien à son tout début, jusqu’au Point du Jour (Lyon 5e), puis être souterrain jusqu’aux Quais de Saône, pour arriver en face du cours Suchet. Ensuite, il traverse la Saône en pont, le cours Suchet, se connecte sur T2 et va jusqu’à Jean Macé par exemple. Ca réduirait le prix de moitié et ça permettrait une connexion au métro A et au Métro B. C’est l’une des alternatives possibles", souligne le vice-président délégué du Sytral, Jean-Charles Kohlhaas. Dans sa version initiale, un métro totalement enterré de Tassin à la Part-Dieu, le projet de métro E était estimé entre 1,5 et 2 milliards d'euros.

Lire aussi : Fin de la consultation pour les projets de métros à Lyon : le A et le D abandonnés, des études en plus pour le B et le E

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