Lyon exclusivité : visite des égouts

Jusqu'à 20 mètres en sous-sol. Le casque et la lampe sans étincelle font penser aux mineurs. Mais eux ont des bottes qui remontent à l'entrejambe. Pour patauger dans notre "matière fécale", comme ils disent pudiquement. Avec leurs lointains cousins du Nord ou de Lorraine, les égoutiers ont en commun la dangerosité du métier. Dès qu'ils descendent sous terre, ils ont un appareil qui les alertent en cas de manque d'oxygène, de forte présence d'hydrogène sulfuré ou de monoxyde de carbone et si la "limite inférieur d'explosivité" est atteinte. Quatre situations potentiellement mortelles.

Quand ça arrive, ils mettent leur "masque de fuite" pour remonter direct au premier "tampon" (la bouche d'égout). Comme les mineurs, la majorité des 300 égoutiers employés par le Grand Lyon sont payés pour remonter à la surface de la matière. Dans leur jargon, la "came". Canettes, gravier, sable, pierres, cagettes,... tout ce qui a tendance à gêner le bon écoulement des eaux usées vers les stations d'épuration.Depuis le milieu des années quatre-vingt, les techniques de curage se sont largement améliorées. D'énormes camions envoient notamment de l'eau sous pression pour décoller la "came". Reste aux égoutiers à "donner à manger" aux tuyaux.

Auparavant, c'était avec une raclette et un chariot que les égoutiers débouchaient les "collecteurs" pour ensuite remonter la "came" dans des paniers. Ils allaient aussi à quatre pattes dans les petits tuyaux pour vérifier l'état du réseau. Depuis vingt ans, c'est une caméra qui fait le travail. Montée sur un chariot électrique et commandée depuis un camion-régie high-tech, elle peut aller partout où les égouts ne sont pas "visitables" (en dessous d'1 mètre 80 de hauteur). Ce qui concerne 2000 des 2 700 kilomètres d'égouts. Etonnamment, rien de très extraordinaire, hormis des armes, a été retrouvé dans ce dédale.

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