Lyon poursuit son soutien aux restaurateurs durement touchés par la crise sanitaire. Après leur avoir accordé 8,2 millions d’euros d’exonérations en 2020, puis l’équivalent de 2 millions en juillet, la Ville a adopté en conseil municipal, ce jeudi 30 septembre, une nouvelle exonération de redevance des terrasses saisonnières qui sont prolongées jusqu’à la fin de l’année. La question du bruit s'est invitée dans les discussions.
Alors que l’arrivée de l’hiver marque habituellement l’adieu aux terrasses saisonnières qui occupent les trottoirs et les places de stationnement de la ville, de début mars à début novembre, cette année ces équipements éphémères vont rester en place jusqu’à fin décembre. Un choix que l’adjoint au maire de Lyon, Valentin Lungenstrass, a justifié ce jeudi 30 septembre en conseil municipal par la nécessité "de permettre le plus possible les rencontres à l’extérieur, alors que les risques de contaminations sont plus élevés à l’intérieur".
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À cet égard, la majorité écologiste présentait au vote une délibération visant à "exonérer ces mois supplémentaires pour les commerces concernés". Une mesure adoptée à l’unanimité par le conseil et qui vient s’ajouter aux aides déjà apportées aux restaurateurs et aux commerçants avec, notamment, une exonération de 8,2 millions accordée en 2020 et une seconde votée en juillet 2021, qui représenterait une perte de 2 millions d’euros pour la ville.
Faire respecter la tranquillité
L’initiative a été saluée par l’opposition et notamment par le protégé de Gérard Collomb, Yann Cucherat, du groupe Pour Lyon, qui n’a pas manqué de rappeler la nécessité d’une telle action, avant d’émettre quelques réserves concernant la tranquillité de la nuit. L’élu a notamment interpellé Valentin Lungenstrass sur le besoin de faire respecter la fermeture des terrasses à 22 heures et de contrôler les nuisances sonores générées par les établissements.
"Il faut aussi garder nos habitants au coeur de ville pour ne pas faire en sorte que nos quartiers deviennent des musées. Tout le monde doit pouvoir dormir tranquillement", Yann Cucherat élu du groupe Pour Lyon
"Il faut trouver le juste équilibre entre la vie nocturne d’une grande ville comme Lyon, nécessaire et normale, et la tranquillité et la sécurité des habitants. Car il faut aussi garder nos habitants au coeur de ville pour ne pas faire en sorte que nos quartiers deviennent des musées. Tout un chacun doit pouvoir dormir tranquillement", a-t-il déclaré. Un sujet sensible alors que ces dernières semaines de nombreux habitants des arrondissements de la Presqu’île, notamment, mais aussi du 4e arrondissement se plaignent d’une augmentation des nuisances sonores, en raison de l’extension des terrasses depuis le déconfinement.
Une concertation pour actualiser le règlement des terrasses
L’élu du groupe Pour Lyon semblait notamment sceptique quant à l’utilisation, selon lui insuffisante, d’un réseau de "chuteurs" déployé par les restaurateurs et propriétaires de bars, de discothèques. Ce à quoi l’adjoint au maire de Lyon a répondu qu’"effectivement il y a un vrai équilibre à trouver sur l’occupation du domaine public et notamment au sujet de la tranquillité. Il faut la garantir lorsque la soirée avance sur un certain nombre d’espaces". À cet égard, selon lui, "le conseil lyonnais de la nuit suit un certain nombre d’établissements qui peuvent faire l’objet de sanctions à différents échelons. Et puis la police municipale mène des contrôles".
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Par ailleurs, il a rappelé qu’une concertation doit se tenir dans les prochains mois au sujet de l’actualisation du régalement des terrasses, où il devrait être question de "clarifier un certain nombre de choses sur la tranquillité, les contrôles et les sanctions et cela fera certainement l’objet de la concertation avec les professionnels et les riverains".