Lyon : histoire des fontaines perdues de la place des Terreaux

Si tout le monde connait la fontaine actuelle des Terreaux de Lyon, prévue pour Bordeaux, la place possédait autrefois un autre point d'eau majestueux. Histoire d'une fontaine qui a disparu dans d'étranges circonstances, mais aussi d'une troisième en forme de "dragon".

La minérale place des Terreaux à Lyon est aujourd'hui le royaume de la fontaine d'Auguste Bartholdi, père de la statue de la Liberté. Cependant, à l'origine, elle était destinée à Bordeaux, représentant la Garonne et ses affluents. Le chef-lieu de la Gironde, intéressé, estimait qu'elle était trop chère. Lyon découvre la fontaine et décide de la récupérer en négociant le prix.

C'est ainsi que la fontaine Bartholdi se retrouva installée en 1895 en face de l'Hôtel de Ville. Par la suite, la municipalité la déplace à la position qu'on lui connait dans les années 90, suite aux travaux de Buren sur la place. Elle fait désormais face au Musée des Beaux-Arts. Depuis sa récente restauration, les naseaux des chevaux vaporisent l'eau comme c'était le cas à l'origine. Pourtant, la fontaine Bartholdi en a remplacé une autre.

L'autre fontaine des Terreaux

Sur la photographie prise autour de 1856, qui illustre cet article, Fourvière parait presque nue. En effet, la Basilique de Fourvière sera construite seulement en 1884, la tour métallique en 1894. Par ailleurs, on peut remarquer une fontaine sur la place. Cette dernière a été imaginée par Mathurin Moreau et produite à une vingtaine d'exemplaires. Rapidement, elle s'exporte dans le monde entier, à Buenos Aires en Argentine, Valence en Espagne ou au Caire en Égypte. À Lyon, on l'inaugure officiellement en 1857. Aujourd'hui, elle est introuvable, et pour cause.

En 1892, la ville envoie la fontaine orner la place Guichard, tout juste aménagée. Mais, en 1946, elle disparaît lors de la construction de la rue Moncey. Fin de l'histoire, impossible de savoir quel destin elle a connu.

Le dragon perdu

Plus loin dans le temps, au XVIIIe siècle, les Terreaux accueillent une autre fontaine. Elle a aussi connu une étrange vie. De la forme d'un dragon de bronze, elle n'a jamais fonctionné correctement. Le fondeur Ambroise Piot a bien essayé de corriger les choses, en s'affairant directement avec une scie sur la queue du dragon. Peine perdue, en 1711, la ville la remplace par un modèle plus simple avec un seul jet. A son tour, la fontaine disparaîtra durant la révolution. Dans les deux cas, aucune illustration n'est parvenue jusqu'à nous. Toutes ces fontaines resteront perdues à jamais.

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