Plusieurs candidats sur des listes de Gérard Collomb avaient dénoncé l'alliance entre ce dernier et la droite à Lyon. Ils sont pourtant toujours présents sur l'une de ses listes. La raison est simple : ils sont bloqués par le code électoral.
L'alliance de Gérard Collomb et de la droite pour les élections municipales et métropolitaines avait déclenché des réactions de rejet au sein même de ses rangs. Plusieurs candidats avaient fait part de leur volonté de quitter les listes comme l'actuel maire du 9e arrondissement Bernard Bochard ou bien encore Karine Dognin Sauze et Freddy Bouchet.
Le premier avait été particulièrement virulent sur cet accord avec la droite : Je ne partage pas les mêmes valeurs, la même vision de notre ville et de notre métropole, le même regard sur les femmes et les hommes de notre Ville”, écrivait-il dans une lettre ouverte, désignant le candidat de la droite Étienne Blanc comme son “ennemi idéologique”. “Je n’oublierai pas le fait qu’il n’a pas hésité, au côté de Charles Millon, à tenter une alliance avec le front national. Cette droite « illibérale » et ultra conservatrice n’est pas compatible avec mes valeurs humanistes”.
De son côté, Karine Dognin Sauze avait annoncé avoir "pris la décision de ne pas figurer sur les listes d’union proposées par Gérard Collomb et Yann Cucherat", souhaitant se consacrer à un projet professionnel. Enfin, sur Twitter, Freddy Bouchet a écrit : "Lyon doit choisir la voie d'une transformation écologique. Pour ceci il faut allier écologie et économie. Une alliance conservatrice avec LR, qui oppose à l'écologie éloigne Lyon du monde de demain. Non merci, ce sera sans moi".
Des candidats pourtant présents
Bernard Bochard pourtant présent sur la liste métropolitaine Lyon-Ouest et celle du 9e arrondissement. Karine Dognin Sauze et Freddy Bouchet sur celle de la métropole. À chaque fois, la tête de liste est Gérard Collomb. Dans les deux cas, il a choisi de ne pas fusionner avec les listes de droite. Selon plusieurs sources, en ce qui concerne la liste métropolitaine, après des discussions "tendues" aucun accord n'avait été trouvé avec Philippe Meunier. Ce dernier avait fait moins de 10 % et ne pouvait donc pas se maintenir.
Or, selon le ministère de l'Intérieur, le code électoral est clair "un candidat ne peut pas se retirer de sa liste initiale si elle se maintient sans changement", de même "Si une liste est modifiée dans sa composition, l'ordre de présentation des candidats peut alors être modifié. En revanche, une telle modification n'est pas possible pour une liste qui conserve les mêmes candidats".
Les deux listes n'ayant pas été modifiées entre les deux tours, les candidats qui sont présents à l'intérieur ne pouvaient pas partir, sauf s'ils étaient parvenus à être en majorité pour demander le retrait de la liste (ce qui n'a pas été le cas). D'autres candidats présents sur ces listes auraient préféré se murer dans le silence se sachant dans une impasse.
S'ils sont élus, deux choix s'offriront à eux : démissionner de leur mandat ou... voter pour un autre candidat à la présidence de la métropole.
Il ne leur reste qu'à annoncer haut et fort qu'ils sont contre cette liste contre nature. Les électeurs pourront trancher.