Berges du Rhône à Lyon

Lyon : ils veulent verdir les berges du Rhône et ils ont déjà commencé

Les pouvoirs publics financent le projet d'une association visant à "faire revenir la nature sauvage en centre ville" sur les berges du Rhône, en substance trop bétonnées.

"Notre idée, c'est de recréer les berges les plus naturelles possibles, typiques de celles de Miribel-Jonage." Si le pari de l’association naturaliste Des espèces parmi'Lyon (327 bénévoles) est louable, il est en revanche loin d'être gagné. En témoignent les 60% de berges lyonnaises bétonnées.

Unanimement (et justement) salué – parce que tirant un trait sur le passé des bas-ports, jusqu'alors dévolus au stationnement automobile (1600 places de parking) –, le projet le plus emblématique du premier mandat de Gérard Collomb, inauguré au printemps 2007, révèle aujourd'hui ses imperfections.

Au point d'émousser Victorine de Lachaise, codirigeante de l’association : "c'est fou que dans le contexte actuel, qu'on ne pense pas à remplacer ce béton par de la biodiversité !". Le contexte ? 70% des zones humides ont disparu en un demi-siècle ; or, 90% de la biodiversité mondiale est directement liée à ces zones humides.

Ecosystèmes de susbsitution

Il y a un an et demi, l'association a ainsi répondu à un appel à projets de l'Agence de l'eau, qu'elle a remportée. Son plan : revégétaliser les berges du Rhône en recréant des habitats naturels propices à de nombreuses espèces, là où une grande partie de la biodiversité a disparu. Fin décembre, en contrebas du skate parc (entre la piscine et le pont de la Guillotière), a été immergé sur soixante-cinq mètres de long et deux de large un ensemble de grandes cages métalliques (gabions) lestées par des galets, pour arrimer la structure, et remplies d'un substrat, maintenu par un film géotextile perméable et non dégradable .

Des végétaux, vingt-sept différentes au mètre carré, dont des saules nains d'1,50 m de haut, en bord de quai, ont été plantés et doivent permettre de récréer de véritables écosystèmes naturels. Trois mois après l’installation des gabions, les espèces reviennent : un héron cendré prend ses quartiers tous les soirs à 20h00, un ragondin a été vu plusieurs fois, des bergeronnettes des ruisseaux, des martins-pêcheurs ont colonisé le site.

Des fagots de châtaigner installés en-dessous des modules fournissent aux différents organismes aquatiques une frayère de substitution et participent à la régénération des populations de poissons dans les tronçons concernés, de même qu'ils sont une niche écologique pour de nombreux arthropodes aquatiques, ressource alimentaire de base pour les prédateurs.

Financé par l'Agence de l'eau, la région, la métropole et VNF, le projet est en teste pour deux ans. Si les résultats scientifiques sont au rendez-vous du point de vue de la création de biodiversité, les gabions seront multipliés et pérennisées. Pour "faire revenir de nombreuses espèces végétales et animales qui ont aujourd'hui déserté les cours d'eau en raison de l'artificialisation des berges" reconnaît la métropole de Lyon. Où quand les pouvoirs publics reconnaissent leurs impairs.

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Lyon, la ruée vers l’eau et ses fleuves

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