Depuis 13 ans, les utilisateurs du réseau TCL doivent monter à l'avant des bus. Dans un contexte où certaines lignes sont parfois saturées, la montée à l'avant n'a jamais autant paru aussi peu inadaptée à l'usage.
La fréquentation du réseau TCL vient de connaître une forte augmentation, au point que le Sytral et l'exploitant Keolis ont lancé des renforts sur plusieurs lignes de métros et tramways (lire ici). Pour les bus, entre 2014 et 2018, la fréquentation a augmenté de 1,5 % (3 % si l'on ne tient compte que des jours ouvrés). Là encore, des renforts ont été mis en place, mais ils ne permettent pas toujours de gommer cette impression que certaines lignes sont saturées. Paradoxalement, quand des bus semblent bondés, il s'agit avant tout de la première moitié qui est remplie, quand l'arrière reste désespérément vide. La cause n'est pas à chercher bien loin : le fait de faire monter les passagers par l'avant apparaît comme totalement inadapté à l'usage dans un contexte où le réseau est de plus en plus utilisé.
Obsession de la validation et 13 ans sans convaincre
Quand certaines villes cherchent aujourd'hui des systèmes où l’on ne valide plus pour améliorer la fluidité des déplacements, à Lyon, on défend toujours cette bonne vieille logique du "je montre que je paye mon abonnement en validant". Dans les bus, ce principe a été renforcé avec la montée à l'avant, avec validation à proximité du conducteur, puis, en théorie, le voyageur doit se diriger vers le fond pour ne pas gêner ceux qui monteront ensuite. Depuis 2006 et la mise en place de ce dispositif, les valideurs à l'arrière ont été supprimés (reste celui à proximité de la deuxième porte pour les personnes à mobilité réduite, et celles qui utilisent la rampe pour monter).
À l'origine, la montée à l'avant avait déjà essuyé de nombreuses critiques, puisque les voyageurs ont eu rapidement tendance à rester agglutinés dans la première moitié du bus, barrant le chemin à ceux qui veulent se rendre à l'arrière. Ce Phénomène s'accentue encore davantage dans les bus doubles. Plus préoccupants, les voyageurs restent parfois à côté du conducteur, ce qui peut gêner sa vision et renforcer les angles morts. Pour ne rien arranger, la communication autour de la montée à l'avant est quasi invisible pour ne pas dire incompréhensible. Ainsi, il ne reste plus que la bonne volonté des conducteurs qui s'adaptent et décident de laisser les gens monter à l'arrière, sans qu'ils ne puissent valider et être en règle, ou ceux qui demandent aux passagers de libérer la place en allant au fond.
Le paradoxe C3
Là où la situation devient incongrue, c'est que sur certaines lignes où la montée à l'arrière est toujours possible, il n'y a parfois aucun valideur à proximité des portes. L'exemple le plus parfait de ce paradoxe reste la ligne majeure C3 entre Saint-Paul et Vaulx-en-Velin La Grappinière. Cette dernière n'a pas encore reçu ses nouveaux bus, et ceux actuellement utilisés possèdent des validateurs uniquement à l'avant. Aux voyageurs de devoir expliquer aux contrôleurs pourquoi ils n'ont pas pu passer leur carte ou ticket sur la borne simplement parce qu'ils ont pris une porte qu'ils avaient le droit d'utiliser. Ironie de la chose, le flux voyageur à l'intérieur des bus C3 reste équilibré. Aux arrêts les plus fréquentés, les utilisateurs se dirigent naturellement aux bons endroits sans bloquer les autres. Dès lors, sur certaines lignes sous tension, il n’y a peut-être pas besoin de bus en plus, mais simplement que l'on rétablisse la possibilité de monter là où on le souhaite, et surtout là où il y a de la place. Pour l'instant, ce n'est pas à l'ordre du jour du côté du Sytral.
Le bon sens ...
La montée à l'avant existe dans plusieurs pays.
La différence, c'est que dans les pays civilisés, les voyageurs se dirigent vers l'arrière du bus. C'est une question de bon sens et tout se passe bien.
Ici c'est trop demander
MET' hors série n°2 Printemps 2019 Page 19, C3: 1 bus toutes les 6 minutes !
A l'usage la réalité est différente, on constate une passage toutes les 10/15'.
Désagrément augmenter par l'absence d'abribus sur de long tronçons de la ligne C3:
Par exemple, arrêt Charmettes, exposé aux intempéries hiver comme été.
Auparavant, sur les C3, les accès et les validations se faisaient à 3 portes plus faciles et fluides.
Il vrai qu'il est toujours plus facile médiatiquement d'enjoliver la réalité alors que d'autres la vive réellement.
Merci pour les usagers !
En fait vous expliquez qu'il faut monter où l'on veut puisque les gens ne vont pas au fond. Puisque les gens ne sont pas civilisés, laissons les monter où ils veulent...
Non, aux gens de se pousser, aux chauffeurs de dire aux gens d'aller au fond... Voir avoir un enregistrement type s'ils veulent... C'est techniquement faisable. Ensuite, côté sytral, il faut que l'annonce vocale des arrêts soit obligatoire, systématique. Certains voyageurs vont rester autour des panneaux de ligne...
A Lisbonne ou Montréal (et dans une multitude d'autres grandes villes) tous le monde monte par l'avant et valide son ticket ou sa carte en passant devant le chauffeur. L'incivilité et le non respects sont-il en train de devenir une caractéristique de la France?
MET' hors série n°2 Printemps 2019 Page 19, C3: 1 bus toutes les 6 minutes !
A l'usage la réalité est différente, on constate une passage toutes les 10/15'.
Désagrément augmenter par l'absence d'abribus sur de long tronçons de la ligne C3:
Par exemple, arrêt Charmettes, exposé aux intempéries hiver comme été.
Auparavant, sur les C3, les accès et les validations se faisaient à 3 portes plus faciles et fluides.
Il vrai qu'il est toujours plus facile médiatiquement d'enjoliver la réalité alors que d'autres la vive réellement. Merci pour les usagers !