Laurence Rossignol
L. Rossignol © D. Faget/AFP

Lyon : l’association Regards de femmes soutient Laurence Rossignol

Après la polémique provoquée par Laurence Rossignol, qui a comparé les femmes qui choisissent le voile aux “nègres américains qui étaient pour l’esclavage”, l’association Regards de Femmes a adressé une lettre de soutien à la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.

Interrogée par Jean-Jacques Bourdin ce mercredi sur RMC sur les marques de mode qui investissent dans la commercialisation des voiles islamistes, Laurence Rossignol, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, a provoqué un double tollé en déclarant : "Il y a des femmes qui choisissent [le voile, NdlR], il y avait aussi des nègres américains qui étaient pour l’esclavage. […] Je crois que ces femmes sont pour beaucoup d’entre elles des militantes de l’Islam politique. Je les aborde comme des militantes, c’est-à-dire que je les affronte sur le plan des idées et je dénonce le projet de société qu’elles portent." Une sortie qui lui a valu de nombreuses critiques sur l'utilisation du mot “nègre” et de vives réactions de la part de femmes voilées.

L'association Regards de Femmes, basée à Lyon, a adressé une lettre ouverte de soutien à la ministre, intitulée : “Merci, Madame la Ministre, pour votre colère à propos de la mode islamique !”

“Ni l’élégance, ni la couleur, ni la taille, ni la richesse des tissus, ni leur texture ne sauraient changer le sens de ce symbole”

"Les associations signataires se réjouissent que vous ayez réagi avec force et indignation face à la banalisation du port du voile islamique, qui veut se faire beau et élégant à travers des défilés de mode visant un immense et juteux marché mondial. L’image qui vous est venue à l’esprit est celle de l’esclavage, car c’est bien ce que symbolise le voile, par l’invisibilité, paradoxalement voyante, du corps des femmes dans l’espace public. Une sorte de rappel humiliant de la claustration des femmes, une façon d’afficher la ségrégation entre les sexes", a déclaré l'association pour qui "ni l’élégance, ni la couleur, ni la taille, ni la richesse des tissus, ni leur texture ne sauraient changer le sens de ce symbole".

“C’est un mauvais procès que l’on vous fait là”

L'association a aussi tenu à soutenir la ministre dans son utilisation du mot "nègre" : "On vous reproche d’avoir utilisé le mot “nègre” en parlant de l’esclavage, vous vous en êtes expliquée. Quant à nous, nous n’avons pas douté un instant que vous rappeliez par ce mot le mépris dont les esclaves faisaient l’objet avant que les consciences ne se réveillent. C’est un mauvais procès que l’on vous fait là, notamment par ceux qui vous interpellent en qualifiant de “faux débat”, la question de la “mode islamique”", conclut Regards de Femmes.

Sur l'utilisation du mot "nègre", Laurence Rossignol a reconnu une "faute de langage", rappelant qu’elle n’employait jamais ce terme "sauf quand on évoque l’esclavage et les négriers".

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