Pascal Bonafini, nouveau directeur général du centre hospitalier St-Joseph/St-Luc, l’affirme : après des difficultés financières en 2014, l’établissement “va mieux, il se porte bien”.
Neuf mois après sa prise de poste à la tête du centre hospitalier St-Joseph/St-Luc, Pascal Bonafini a décidé de se placer dans la pleine continuité de ses prédécesseurs : conserver l'esprit "service public" de l'hôpital et ne rien changer à son système intrinsèque. Toutefois, n’oublions pas que l'ancien responsable des services économiques du centre de lutte contre le cancer de Caen a récupéré un hôpital tout juste sorti d'une "période de turbulence", selon ses propres termes. En effet, suite à un déficit budgétaire de près de 2 millions d'euros en 2013, St-Joseph/St-Luc en danger signe un contrat avec l'agence régionale de santé (ARS) en 2014. L'objectif : remonter la pente en se lançant dans une série de grands projets médicaux.
L'établissement peut aujourd'hui se targuer d'avoir atteint son but : il enregistre une hausse d'activité de 6% depuis 2014 et un excédent budgétaire la même année. Le personnel a été renouvelé à hauteur d'un tiers des praticiens en trois ans. C'est pourquoi Pascal Bonafini se permet d'affirmer que son hôpital va "bien".
“Si l’hôpital fait partie de la vie des patients, il ne doit pas en être une finalité”
Annoncé dans le programme prévu avec l'ARS dans le but de permettre une rotation des patients et une baisse des coûts, St-Joseph/St-Luc met désormais l'accent sur une optimisation des temps de séjour. Il est le deuxième signataire lyonnais du programme d'accompagnement au retour à domicile après hospitalisation (PRADO) notamment pour le service maternité : les femmes peuvent désormais repartir chez elles sous bonne garde médicale après deux jours en service hospitalier, contrairement aux quatre jours habituels. Autre objectif : passer de 1500 à 2500 naissances par an d'ici à 2017. En enregistrant 1800 naissances en 2015, l’hôpital tend à confirmer le bien-fondé de son ambition.
La mise en place d'un plateau rassemblant plusieurs spécialités (PMS) notamment la médecine interne et la néphrologie, s'inscrit également dans cette volonté de réduction du temps de séjour des patients. Plus de services différenciés donc, mais un lieu commun où les “spécialistes se déplacent plutôt que les patients” : plus facile et plus efficace pour soigner les malades, selon Emmanuel Villar, chef du service néphrologie. Visiblement, le résultat est là avec près de 90% d'occupation des 50 lits de l'unité. "Si l'hôpital fait partie de la vie des patients, il ne doit pas en être une finalité", affirme Pascal Bonafini.
Le service des brûlés transféré à Édouard-Herriot
Reste ce projet majeur : rapprocher les équipes du service des grands brûlés de St-Joseph/St-Luc avec celles d'Edouard-Herriot. Le service de l'hôpital du quai Claude-Bernard sera désormais délocalisé dans les locaux rénovés du pavillon I d’Edouard-Herriot, mais les équipes médicales (une centaine de personnes dans chaque hôpital) sont conservées.
L'ambition de Pascal Bonafini et du personnel soignant est d'y accueillir près de 25% des blessés par an, devenant ainsi le premier centre français de soin des grands brûlés. Subsiste une question majeure : comment va s’organiser le travail des équipes soignantes puisque St-Joseph/St-Luc et Edouard-Herriot n’ont pas le même statut juridique (privé à but non lucratif pour le premier, public pour le second) ?
Si les médecins du service des grands brûlés de St-Joseph/St-Luc ont choisi de conserver leur statut, le personnel paramédical pourra choisir individuellement entre garder sa place dans l’hôpital ou devenir fonctionnaire de l’État.
Au-delà de ces réalisations immédiates, St-Joseph/St-Luc ne compte pas s’arrêter là. Il reste des projets à venir, à peine dévoilés dans le sibyllin message de Pascal Bonafini : “La partition est encore à compléter.”