Une manifestation intitulée “marche culturelle”, organisée par l'extrême droite, avait été interdite par le préfet du Rhône. Un arrêté confirmé ce mercredi par le Tribunal administratif de Lyon.
Le 6 décembre 2018, le préfet du Rhône avait interdit la manifestation sur la voie publique prévue le 8 décembre 2018 intitulée “marche culturelle”. Une déambulation qui devait partir place du Change, à deux pas du bar des Identitaires La Traboule situé montée du Change, vers la basilique de Fourvière.
La manifestation, initiée par des associations identitaires, “a été interdite en raison des affrontements qu’elle était susceptible de provoquer entre des membres du mouvement d’extrême droite et ceux de la mouvance d’ultra-gauche”, écrit le tribunal ce mercredi dans son arrêté (lire ici).
Cet arrêté avait été attaqué par trois personnes qui ont notamment considéré que cette décision constituait “une discrimination dès lors qu’il est fondé sur l’appartenance politique des organisateurs” et qu'elle était “entachée d’erreur de fait, la manifestation en cause n’étant pas de nature à menacer l’ordre public, dès lors qu’elle a eu lieu pendant sept ans et qu’aucune contre-manifestation n’a été annoncée”.
Or selon le tribunal administratif, “au cours de l’année 2018 des confrontations ont eu lieu entre les militants de ces mouvements et que des provocations ont opposé les deux camps dans les jours précédant l’interdiction”. Le tribunal en a déduit que la marche culturelle “présentait un risque de trouble à l’ordre public”. Les juges ont ajouté “que si d’autres manifestations ont pu être autorisées sur cette période de fête traditionnelle des Lumières, elles se déroulaient de manière statique et en dehors des périmètres de sécurité. Ils précisent enfin que la seule mention de l’appartenance des organisateurs à la mouvance identitaire dans l’arrêté préfectoral ne suffit pas à faire présumer une discrimination”.