Afin de dénoncer des conditions de travail dégradées, les acteurs de la justice manifesteront mardi 15 décembre à Lyon.
Ils seront tous au rendez-vous. Qu’ils soient magistrats, greffiers, fonctionnaires de greffe ou avocats, les professionnels de la justice manifesteront dans tout l'Hexagone mercredi 15 décembre pour revendiquer de meilleures conditions de travail et dénoncer "une justice qui maltraite les justiciables".
À Lyon, aussi, cette mobilisation nationale sera suivie. Les ententes inter-syndicales et inter-professionnelles lyonnaises invitent les magistrats à renvoyer les audiences de la journée pour participer à un rassemblement au tribunal judiciaire de Lyon à 12h30. Une conférence suivra à 13h30 au rez-de-chaussée de l’Ordre des avocats du barreau de Lyon.
Durant ces deux temps-forts, chaque service sera amené à expliquer sa situation particulière. "Nous témoignerons de l'engagement des acteurs de la justice lyonnaise pour dénoncer la vision gestionnaire de notre métier à laquelle nous sommes chaque jour un peu plus soumis. Nous porterons haut et fort notre volonté de rendre la justice avec indépendance, impartialité et attention portée à autrui, telle que l’exige toute société démocratique", précisent les organisateurs dans un communiqué.
Une justice malade
Cette mobilisation nationale fait suite à un événement dramatique, qui s’est déroulé à la fin de l’été dans le nord de la France. Une jeune magistrate, juge placée auprès du premier président de la cour d’appel, s’est suicidée le 23 août. Cet acte est directement lié à ses conditions d'exercice du métier, conditions sur lesquelles elle avait tenté d'alerter.
Depuis, la parole s'est libérée sur le sujet. "Nous faisons tous le constat que notre justice souffre d'une logique de rationalisation qui déshumanise et tend à faire des magistrats des exécutants statistiques, là où, plus que nulle part ailleurs, il doit être question avant tout d’humanité" dénoncent ses confrères, dans tous les services.
Le 23 novembre dernier, 3000 magistrats ont co-signé une tribune, parue dans Le Monde, dénonçant "une justice maltraitante". Aujourd'hui, tous espèrent que ce mouvement général puisse faire évoluer le système judiciaire français.