Entre 2015 et 2019, l'association Respire a passé au crible la qualité de l'air aux abords des écoles. Tous les établissements scolaires lyonnais dépassent les seuils recommandés par l’OMS sur les polluants de l’air.
Alors qu'un nouveau pic de pollution débute à Lyon, l'association Respire sort une étude accablante sur la qualité de l'air dans les établissements scolaires de la région. Près de 8000 établissements de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont été évalués par l’association Respire, en 2015 et 2019. À partir de ces résultats, Respire a dressé un bilan de la pollution de l'air dans la région. Si l'association note une baisse globale des niveaux de pollution, 100% des établissements scolaires à Lyon sont toujours exposés à des seuils de pollution trop élevés par rapport aux recommandations de l'OMS, surtout pour les particules fines PM2,5 et le dioxyde d'azote.
Pour cette étude, l'association a croisé les données GPS d'emplacement des établissements avec les cartes de qualité de l'air mises à disposition par Atmo, l'agence de mesure de la qualité de l'air dans la région. L'association a ensuite élaboré une classification en fonction des recommandations de l'OMS et des valeurs légales en France pour établir quatre niveaux : bon, passable, mauvais, très préoccupant.
"Tous les chiffres de cette étude doivent être considérés avec précaution, puisqu'ils sont issus d'une modélisation. Ils ne correspondent pas à des mesures de concentration mais à une estimation, entachée d'erreur et d'incertitude. (...) Toutefois, l’ensemble de ces chiffres donnent une image correcte de la tendance générale", explique l'association.
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Un appel à l'action des pouvoirs publics
« À Lyon, certaines écoles primaires comme Michel Servet, Fulchiron ou Berthelot sont exposées à des niveaux de NO2 plus de quatre fois supérieurs aux recommandations de l’OMS. (...) Nos élus doivent accélérer la mise en place de mesures concrètes pour garantir un air sain à nos enfants", demande Clément Drognat, Coordinateur du regroupement d'associations "La rue est à nous Lyon".
L'association propose plusieurs mesures pour limiter le phénomène :
- Réduire le trafic routier aux abords des établissements scolaires (aménagements urbains, ZFE, ZTL …) pour sortir du diesel d’ici 2026 et du moteur thermique d’ici 2030
- Renforcer les politiques de réduction des émissions de PM2,5 liées au chauffage et aux activités industrielles et agricoles
- Généraliser l’installation et l’usage des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air dans les salles de classes pour favoriser le renouvellement de l’air
- Mettre en place un réseau national citoyen de surveillance de la qualité de l’air à travers des micro-capteurs
À la Métropole de Lyon, une de ces propositions est déjà en discussion : la ZFE, zone à faible émission. La collectivité, dirigée par une majorité écologiste a pour projet que d'ici 2026, les véhicules diesel et classés Crit'air 2,3 et 4 ne pourront plus circuler à Lyon, Villeurbanne et Caluire-et-Caluire. Jean-Charles Kohlhaas, vice-président écologiste de la Métropole de Lyon en charge des déplacements, évoquait mi-septembre sur le plateau de 6 minutes chrono cette sortie voulue du diesel : "L'objectif des ZFE partout en Europe, c'est d'améliorer la qualité de l'air et de réduire la pollution car nous dépassons tous les seuils de pollution dans la plupart des Métropoles françaises".
Lyon Capitale a consacré déjà de nombreux articles sur le sujet de la ZFE :
- Fin du diesel à Lyon : débats vifs à la métropole autour de l'extension de la ZFE
- Lyon - ZFE : Peut-on encore revendre son véhicule diesel ?
- Zone à faibles émissions à Lyon : une baguette pas si magique contre la pollution