À l'appel de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), des agriculteurs préparent le blocage de la raffinerie de Feyzin ainsi que de 12 autres sites et dépôts de carburants. Par cette action, les agriculteurs veulent engager un rapport de force avec l'Etat à propos de la politique d'importation.
Les tracteurs sont de sorties. À partir de dimanche soir, des agriculteurs de la région se retrouveront pour organiser le blocage de la raffinerie de Feyzin ainsi que du port Edouard Herriot, l'un des points de collecte d'hydrocarbures à Lyon. Un blocage annoncé par la FNSEA pour "une durée indéterminée" , également appuyée par le syndicat Jeunes agriculteurs. La mobilisation dans 13 raffineries et points de dépôts de carburant à travers la France fait suite à l'annonce de l'entreprise Total sur l'importation de 300 000 tonnes d'huile de palme pour la raffinerie de la Mède près de Marseille. Une décision vécue comme un sacrifice de la filière française de production de colza, également utilisée pour faire du biocarburant. Un choix plus avantageux sur le plan économique pour Total, le colza étant environ 25% plus cher que l'huile de palme. La FNSEA avance quant à elle que la culture du colza fait vivre 30 000 agriculteurs dans le pays. Sur les 2.9 millions de biodiesels consommées en France, seulement la moitié serait aujourd'hui produite sur le territoire à partir de ressources françaises.
Pression sur le gouvernement
Les agriculteurs envisagent le blocage de ces ressources "stratégiques" pour engager un rapport de force avec l'Etat et contester notamment la signature d'accords internationaux sur l'importation de viande, de sucre ou d'éthanol aux conditions de production différentes des produits français. Après le passage de l'accord de libre-échange avec le Canada, le CETA, les discussions de l'Union européenne s'engagent avec le Mercosur, le marché commun des pays d'Amérique du Sud. De nouveaux accords dont ne veut pas entendre parler la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, qui dénonce une "incohérence" entre la volonté d'une agriculture française de qualité remontée au cour des Etats Généraux de l'Alimentation et les importations permises par les accords internationaux récemment signés. Si le mouvement de blocage des raffineries a été annoncé pour une durée indéterminée, il ne devrait pas provoquer rapidement de pénurie à la pompe. Mercredi, une réunion décisive se déroule à Bruxelles à propos de l'utilisation de l'huile de palme dans les biocarburants. Une réflexion qui pourrait rassurer ou inquiéter d'autant plus les agriculteurs à propos de la filière colza et la "concurrence déloyale" que peut représenter l'huile de palme en provenance de l'étranger.
les militaires possèdent des moyens lourds qu'on les fasse intervenir ,encadrer par la gendarmerie mobile