raffinerie de Feyzin
©Eliot Lucas

Lyon : la Vallée de la Chimie commence à se mettre au vert

Sur le territoire de la vallée de la Chimie, qui s'étend sur 25 kilomètres au sud de Lyon, 21 hectares sont réservés à une nouvelle filière, celle du "paysage productif". Huit projets ont été sélectionnés par la Métropole de Lyon pour créer de la biomasse et utiliser son énergie, produire des matières organiques pour fertiliser les sols épuisés ou les dépolluer grâce à l'action de plantes, algues ou champignons.

Et si la vallée de la chimie montrait la voie vers la régénération des sols industriels ? C'est le pari que souhaite faire la Métropole de Lyon, qui investit 5 millions d'euros en faveur de huit projets de "paysage productif". Depuis l'explosion d’un stock de nitrate d’ammonium dans l'usine d’engrais AZF de Toulouse en 2001, des plans de prévention des risques technologiques (PPRT) ont été mis en place. Ainsi, les terrains proches des sites industriels de la vallée de la Chimie sont devenus "contraints", soit non constructibles. Afin de valoriser ces espaces, la Métropole de Lyon a sélectionné huit projets dans le cadre de "l'appel des 30", qui vise à transformer d'ici à 2030 la vallée de la Chimie, 2e pôle économique du territoire et qui représente 6000 emplois directs.

Produire du sol fertile à Saint-Fons

L'intérêt de ces projets est à la fois de valoriser économiquement les terrains sélectionnés (21 hectares) et de créer, d'ici à 2020, une quinzaine d'emplois, mais aussi de produire de l'énergie de manière plus respectueuse de l'environnement en utilisant la biomasse, de dépolluer des sites grâce à la phytoremédiation ou de produire des matières organiques à même de fertiliser des sols fatigués. C'est par exemple le cas à Saint-Fons, où le projet "Terre fertile", porté par un groupement de six entreprises du paysage de l'agglomération lyonnaise vont créer une première plateforme de valorisation et de fertilisation des terres creusées du territoire de la Métropole. À terme, trois emplois seront créés pour gérer la production sur long terme de sols vivant, riche en éléments nutritifs, en eau et en oligo-éléments. Du sol créé notamment par la décomposition de matière organique, à même d'être transporté pour améliorer l'état alarmant des sols, épuisés notamment par les pratiques de l'agriculture intensive et de plus en plus pauvre.

Les terres de Feyzin dépollué par des plantes

Tandis que de nombreux projets se pencheront sur la production de biomasse pour utiliser son énergie dans les chaufferies bois de la Métropole de Lyon, il s'agira également de faire une démonstration de la phytoremédiation. Un concept utilisé depuis des milliers d'années et qui consiste à absorber différents types de pollution par des plantes, algues ou champignons. Le projet Feyzin-Serpol vise ainsi à installer une plateforme de traitement des terres polluées par un procédé de phytoremédiation. Un projet qui pourrait, à terme, intéresser les autres industriels de la vallée. Pour Bruno Charles, le vice-président de Métropole de Lyon délégué au développement durable, ces projets de paysage productif ont vocation à conféré à "la Vallée de la Chimie sa qualité de site démonstrateur".

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Valérie Expert et Gilles Ganzmann
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