Lors du conseil municipal jeudi 16 décembre, le maire divers-droite du 6e arrondissement Pascal Blache a fait part de l'inquiétude de ses électeurs sur l'ouverture programmée d'un "dark store" place de l'Europe. La majorité écologiste lui a affirmé que l'ouverture de ce magasin "fantôme" avait été refusée par la mairie.
Les "dark stores" sont un type de supermarché en pleine expansion dans les grandes villes françaises. Ce type d'enseigne est entièrement dédié à la livraison à domicile de courses souvent alimentaires. Les clients passent leur commande en ligne et se font livrer chez eux en l'espace de quelques minutes. Les créateurs des dark stores vantent une livraison ultra-rapide en un quart d'heure sans besoin de passer en magasin. Ces supermarchés fantômes se cachent souvent derrière des vitres opaques et aucun client ne peut pénétrer à l'intérieur.
Lors du conseil municipal du 16 décembre, Pascal Blache, le maire divers-droite du 6e arrondissement, s'est dit inquiet devant l'ouverture programmée d'une telle enseigne de la marque allemande Flink sur la place de l'Europe. Il a plus largement ouvert le débat sur les enjeux autour de ces dark stores, qui reposent sur le même modèle que les "dark kitchens", ces restaurants qui ne font que de la commande à emporter en s'appuyant sur les livreurs de plateformes numériques comme Uber.
"Nous ne voulons pas d'une ville d'entrepôts sans vitrines"
Camille Augey, adjointe au maire en charge de l'emploi
"Les dark stores se développent à Lyon et ambitionnent de prendre de vitesse les distributeurs traditionnels. Il existe déjà deux entrepôts de ce type dans le 6e arrondissement et Flink veut installer un nouvel entrepôt sur la place de l'Europe. La circulation des camions, qui livrent les marchandises à l'entrepôt, et celle des vélos cargos qui livrent les commandes aux clients, risquent d'entraver la circulation sur la place. Cela inquiète les habitants. Ce n'est pas un entrepôt aux vitres opaques qui va faire vivre cette place", s'est inquiété Pascal Blache.
Sans surprise, la majorité écologiste a affirmé son opposition à cette "ubérisation" des magasins alimentaires de proximité. "C'est un sujet qui nous tient particulièrement à coeur. Ce sont là des entrepôts dans lesquels les employés doivent préparer des commandes au pas de course. C'est une nouvelle forme de précarisation du travail. Des levées de fond gigantesques sont réalisées par ces sociétés. En sept mois, Flink a levé 2,1 milliards d'euros et s'est déjà développé dans 50 villes. Nous voulons contrôler le développement des dark stores. Nous avons donc refusé l'implantation de ce dark store dans le 6e arrondissement avec une demande d'entrepôt pas conforme au PLU-H. Nous ne voulons pas d'une ville d'entrepôts sans vitrines", a affirmé Camille Augey, adjointe au maire en charge de l'emploi.
C'est la mort définitive de tous les commerces normaux .