(Photo d’illustration) Serres de l’entreprise Les Jardins du Printemps, à Rillieux-la-Pape. (Photo Hadrien Jame)

Lyon : l’agriculture bio, locale et l’autonomie alimentaire au coeur d’un projet à 10 millions d’euros de la Métropole 

Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, effectuait ce lundi 30 août sa rentrée politique sur la commune de Rillieux-la-Pape. L’occasion de présenter, aux côtés du vice-président à l’agriculture et à l’alimentation, Jérémy Camus, la politique de la collectivité en la matière et certains des projets qu’elle entend développer lors de ce mandat, placé sous le signe de l’alimentation saine et durable. 

Ce lundi 30 août, pour sa rentrée politique, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, avait fait le déplacement sur les terres de l’entreprise "Les Jardins du Printemps", installée au nord de Lyon sur la commune de Rillieux-la-Pape. Un changement de décor annoncé vendredi dernier après un début de polémique née autour du projet de création d’un cimetière sur la commune de Charly, où devait initialement se tenir cette conférence de presse. 

Lire aussi : Métropole de Lyon : le cimetière de Charly, un grain de sable dans la rentrée de Bruno Bernard

Qu’à cela ne tienne, le sujet n’aura pas vampirisé cette matinée politique, qui avait pour but de présenter les grandes lignes de la politique agricole et alimentaire de la majorité écologiste pour le mandat en cours. Au terme d’une visite de l’exploitation agricole de la famille Maréchal, qui cultive des produits locaux depuis cinq générations et vend aujourd'hui des paniers de fruits et légumes aux habitants de la Métropole, Bruno Bernard et Jérémy Camus, son vice-président à l’agriculture et à l’alimentation, ont détaillé certaines des mesures à venir. 

Trois points clés 

L’enveloppe de 10 millions d’euros allouée par le Grand Lyon à l’agriculture et à l’alimentation doit permettre de soutenir et valoriser la production de produits bio et locaux, mais aussi de sanctuariser des terres agricoles sur le territoire, tout en faisant venir des "paysans dans la Métropole". Pour cela la collectivité à "multiplié par quatre le budget, par rapport au mandat précédent", dédié aux investissements agricoles, afin "de rendre accessible au plus grand nombre une alimentation saine, en circuit-court", fait valoir Bruno Bernard. 


"En quadruplant le budget dédié à notre politique agricole alimentaire, la Métropole s'engage à rendre accessible au plus grand nombre une alimentation saine, en circuit-court", Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon


Une volonté de rapprocher la "fourche de l’assiette", pour reprendre les mots de Jérémy Camus, qui doit notamment se traduire, à terme, dans les cantines scolaires où la collectivité affiche son ambition d’atteindre le "100% bio et 50% local". Néanmoins, le chemin est encore long alors que le taux d’autonomie alimentaire sur le territoire de la Métropole de Lyon n’est que de 4,6%. Selon un diagnostic réalisé en 2019 par la collectivité, auprès de 650 Grands Lyonnais, "les taux de consommation de produits agricoles en circuits courts [soit dans un rayon de 50 km, NDLR], sont très faibles". 

Le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard et Jérémy Camus, son vice-président à l'agriculture, ont tenu leur conférence de presse devant des pieds de tomates géants. (Photo Hadrien Jame)

Sanctuariser les terres et faire revenir des "paysans" dessus

Pour arriver à son but, le Grand Lyon veut donc développer une agriculture locale, une mission qui passe notamment par la "sanctuarisation de terres agricoles". Ainsi 60 hectares de terres qui devaient être urbanisés vont repasser en zones agricoles, à l’occasion d’une modification prochaine du Plan local d’urbanisme. Une décision nécessaire aux yeux de la collectivité, qui alerte sur le fait qu’entre "2007 et 2017, près de 900 hectares ont été urbanisés sur le territoire métropolitain" et qu’"un hectare de terre agricole disparaît tous les jours dans le département du Rhône depuis 10 ans". Au cours des prochaines années, 2 millions d’euros seront donc dédiés à l’acquisition de terres agricoles afin d’augmenter le patrimoine de la Métropole, qui est "déjà propriétaire de 300 hectares", précisait Jérémy Camus.


"Un hectare de terre agricole disparaît tous les jours dans le département du Rhône depuis 10 ans", Jérémy Camus, vice-président de la Métropole délégué à l'Agriculture


Autre volet clé pour arriver à ce "manger local", la question de l’augmentation de la population agricole figure au coeur du projet des écologistes. Alors que le territoire compte actuellement environ 340 exploitations agricoles et que le nombre d’agriculteurs a baissé de 44% en 20 ans, 3 millions d’euros vont être mobilisés pour "donner envie à des personnes de se lancer et de devenir exploitants". "Nous voulons des paysans sur la métropole", a insisté le vice-président du Grand Lyon délégué à l'Agriculture, Jérémy Camus. L’investissement de la collectivité est d’autant plus urgent que 62% des agriculteurs métropolitains ont plus de 50 ans et que nombre d’entre eux ont du mal à trouver des repreneurs. À cet égard, un incubateur agricole doit notamment voir le jour sur la commune de Vaulx-en-Velin où "ceux qui veulent se lancer pourront tester leur activité", expliquait Jérémy Camus. 

Un "grand plan bio"

Cher à la majorité, le bio va également bénéficier "d’un grand plan bio", financé à hauteur d'un million d’euros afin de faire croître les surfaces d’agricultures biologiques locales, qui seraient pour le moment de l’ordre de 8%. Tout en favorisant la conversion ou l’installation en agriculture bio de nouveaux exploitants. Lundi matin, le vice-président de la métropole délégué à l’Agriculture se prenait d’ailleurs à rêver à "retrouver ces productions dans les assiettes des plus jeunes". 

Un circuit auquel pourrait contribuer, à l’avenir, un réseau de fermes semenciéres, dont la première représentante, développée par le Centre de ressources de botanique appliquée (CRBA), doit être inaugurée fin septembre à Charly. À terme, ces lieux doivent permettre de "produire localement et en quantité des variétés adaptées au changement climatique", précise la Métropole.

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