Lyon lance un nouveau dispositif pour l'hébergement social

Mais le nouveau dispositif qui sera mis en place à Lyon dès l'automne prochain propose de gérer plus intelligemment ce qui existe déjà. 'Il était temps', confie Sandrine Runel. La plus jeune élue (PS) au conseil général du Rhône, et directrice régionale de la Fnars (Fédération nationale des associations de réinsertion sociale), nous explique avec conviction les arcanes du projet.

Lyon Capitale : Vous préparez l'ouverture d'une 'maison de la veille sociale' rassemblant toutes les associations et organismes liés au logement social. De quoi s'agit-il exactement ?
Sandrine Runel : Ce sera un lieu de coordination de l'ensemble de l'offre d'hébergement, dans toutes ses étapes, de l'urgence jusqu'à l'accès au logement autonome. Avec le Dalo, (droit au logement opposable, en vigueur depuis le 1er janvier 2008, NDLR), une personne qui entre dans une structure d'hébergement ne devrait plus se retrouver dans la rue. Mais dans les faits cela ne se passe pas toujours comme ça, car il y a un problème de places et qu'il faut une rotation dans les centres d'hébergement. L'idée est donc d'organiser un lieu d'accueil et de régulation.
Mais le problème fondamental n'est pas réglé: le manque de places dans les centres d'accueil d'urgence et, en bout de chaîne, de logements sociaux, est toujours là.
Le problème n'est pas tant le nombre de places dans les centres que leur mauvaise gestion. Là où le projet est innovant, c'est qu'il propose un accueil unifié, afin de ne plus faire subir le parcours du combattant aux personnes qui font appel à l'hébergement d'urgence. Ils passent parfois par deux entretiens, et sont baladés d'un centre à l'autre. Là, on aura toutes les places disponibles sous les yeux, grâce à un système d'informations qui devrait devenir régional. Il était temps! Cela existe déjà en Isère, en Savoie et dans la Loire mais, jusqu'alors, pas dans le Rhône. On a longtemps fait du bricolage. Cette fois on réalisera un diagnostic puis une orientation adaptée auprès des personnes qui en ont besoin. Cela va faciliter les saisies de recours en hébergement, et désengorger la commission de médiation, à la préfecture.
Et la mutualisation des moyens des associations lyonnaises ne risque-t-elle pas de faire disparaître certaines d'entre elles?
Je ne vais pas vous dire que les réunir toutes a été facile. Mais après maintes discussions, nous avons obtenu un engagement signé de tous les travailleurs sociaux. La maison de la veille sociale ne sera pas vraiment une nouvelle structure car elle est fondée sur des choses qui existent déjà. Chaque association enverra l'un de ses travailleurs sociaux pour faire une permanence sur place, à tour de rôle.
Et comment gérer, au bout de toute cette chaîne qui devrait donc ne plus gripper, le logement dit 'autonome' pour les personnes qui peuvent enfin l'intégrer?
Beaucoup de ces gens restent dans les centres d'hébergement alors qu'ils pourraient très bien vivre enfin dans leur propre appartement. Le but est donc que les bailleurs sociaux jouent le jeu, que ce dispositif soit une garantie pour eux et qu'ils aient enfin confiance dans les gens qui ont eu ces parcours et les prennent enfin comme locataires.
Le fait que vous soyez élue au Conseil Général a-t-il facilité les choses?
Je ne crois pas, non. Le projet a été lancé avant que je n'arrive au Conseil Général. Je travaille sur ce dossier dans le cadre de mes fonctions à la Fnars, avec la ville de Lyon, le département, la Ddass et les structures comme l'Adoma (anciennement Sonacotra).
Où va se trouver cette maison de la veille sociale?
La Ville de Lyon s'est engagée dans le projet en mettant à notre disposition les locaux de la MUSE (Maison de l'urgence sociale et de l'entraide), dans le 3è, et trois employés à temps plein, pour faire de l'administratif et du secrétariat.
Propos recueillis par Dalya Daoud

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