La refonte du plan de circulation montée Saint-Sébastien, dans le 1er arrondissement de Lyon, est loin de faire des heureux depuis son annonce. Censée redonner la priorité aux piétons, cette réorganisation de la voirie va contraindre les automobilistes à des détours importants pour monter et descendre de la Croix-Rousse. À tel point qu’une partie de la droite lyonnaise va déposer un recours devant le tribunal administratif.
À Lyon, les projets visant à réduire la place de la voiture en ville et à redonner la priorité aux piétons ne se font pas sans accroc. En atteste une modification du plan de circulation dans le 1er arrondissement, qui doit se faire dans les prochains jours, et qui suscite de vifs débats. Déjà accueilli fraîchement par certains riverains, le projet qui vise à couper en partie la circulation sur la montée Saint-Sébastien, au niveau de Croix-Paquet, se retrouve désormais sur le champ politique et bientôt judiciaire après avoir suscité la colère de membres de la droite lyonnaise.
Fin septembre, Yasmine Bouagga, la maire du 1er arrondissement, nous confiait avoir "trouvé une solution qui ne va pas satisfaire tout le monde. […] La montée Saint-Sébastien ne pourra plus servir, ni pour monter directement de la Presqu'île au Plateau, ni pour descendre directement du Plateau à la Presqu'île. Elle pourra servir uniquement à desservir des zones précises des Pentes. Elle sera restreinte à une desserte locale", tout en "laissant un accès aux riverains, aux livraisons, aux services publics - de secours, mais aussi à la collecte des ordures ménagères".
La mairie assume de redonner la priorité aux piétons
Une évolution du plan de circulation nécessaire, selon l’élue, qui nous précisait la semaine dernière, en marge d’une réunion sur l’avancement des projets dans l’arrondissement, que sur cet axe, "le trottoir est trop étroit pour se croiser et les gens sont obligés de descendre sur la chaussée". La municipalité a bien conscience que cette "réappropriation de l’espace public" pour les piétons et les modes doux "implique davantage de contraintes notamment de contournement pour les automobilistes". Mais elle "l’assume", tout en insistant sur le fait "qu’il y a toujours une desserte locale possible, mais c’est vrai qu’elle va devenir éventuellement plus longue", l’idée étant surtout "d’enlever le trafic de transit du coeur de l’arrondissement".
Ces travaux de réaménagement, qui permettront aussi la création d’une voie cyclable à double sens dans cette montée au très fort dénivelé et plus tard l’élargissement des trottoirs, doivent débuter lundi prochain pour une dizaine de jours. Toutefois, certains membres de la droite lyonnaise ont décidé de porter le sujet devant la justice, estimant que cette décision porte "une atteinte excessive à la liberté de circulation".
"Atteinte à la liberté de circulation"
Afin d’enrayer le projet, Myriam Fogel-Jedidi, une résidente des Pentes, qui n’est autre que l’ancienne tête de liste de la droite dans l’arrondissement lors des dernières élections municipales, s’est entourée du sénateur LR et conseiller municipal Étienne Blanc et de Philippe Cochet, le maire de Caluire-et-Cuire et président du groupe d’opposition de la droite à la Métropole de Lyon.
Celle qui a récemment été investie par le parti LR pour les prochaines élections législatives sur cette circonscription alerte sur le fait que "la vie du quartier va devenir un réel enfer pour les gens qui ont besoin d’un véhicule. Aujourd’hui, par la place Tolozan, il faut 3 minutes pour accéder au coeur des pentes. Demain, par la rue Gentil, c’est environ 30 minutes, en dehors des nombreux bouchons, et par la montée de la boucle l’itinéraire est multiplié par 4", selon elle.
"Aujourd’hui, par la place Tolozan, il faut 3 minutes pour accéder au coeur des pentes. Demain, par la rue Genty, c’est environ 30 minutes",
Myriam Fogel-Jedidi
Lors d’un point presse tenu ce lundi après-midi, elle assurait ainsi que d’autres solutions auraient pu être mises en oeuvre, comme "l’installation d’un feu alternant la circulation", mais, à l’entendre, la Ville et la Métropole de Lyon font preuve de "dogmatisme". Avec Étienne Blanc et soutenue par Philippe Cochet, elle a donc décidé de déposer un recours devant le tribunal administratif. Pour le maire de Caluire, qui craint de voir passer sur sa commune, par la montée de la Boucle, les véhicules qui traversaient jusqu’ici le 1er, "il y en a marre de subir des décisions pour lesquelles aucune concertation n’a eu lieu et cette vision égocentrée de la Ville de Lyon qui est de dire moi d’abord, les autres débrouillez-vous. Ça suffit !".
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Des "conséquences lourdes sur d'autres secteurs"
Selon Étienne Blanc, qui revient aux affaires après être redevenu simple conseiller municipal, suite à sa démission de son poste de président de groupe d’opposition à la Ville, ce recours portera donc sur deux constats : "l’atteinte excessive à la liberté de circulation et de mobilité et l’erreur d’appréciation manifeste de la Ville et de la Métropole".
Ce deuxième argument fait écho aux craintes de Philippe Cochet et repose sur le postulat que les automobilistes qui circulaient jusqu’ici Montée Saint-Sébastien vont devoir se reporter sur d’autres axes. "Il va y avoir des conséquences extrêmement lourdes sur Caluire et d’autres secteurs, lesquels vont mettre à bas l’apaisement voulu, la diminution des nuisances et de la pollution", prévient Étienne Blanc. Avant d’expliquer qu’ils vont donc demander "que soit annulée cette décision du conseil métropolitain portée par la municipalité de Lyon, qui, à notre avis, nous apparaît comme étant manifestement illégale".
"Cette décision du conseil métropolitain portée par la municipalité de Lyon [...] nous apparaît comme étant manifestement illégale",
Étienne Blanc sénateur LR et conseiller municipal
Aujourd'hui, la réorganisation de la Montée Saint-Sébastien, qui devait contribuer à "l’apaisement du 1er arrondissement" suscite donc surtout des tensions, alors que le trio de droite n’écarte pas l’idée d’utiliser une procédure d’urgence de référé-suspension pour bloquer les travaux. D’autant qu’Étienne Blanc estime qu’en cas de succès cette "action pourrait faire jurisprudence".
Blanc et Cochet, on ne les voit pas souvent dans notre quartier... Ni d'ailleurs d'autres en costumes. C'est pas le style des pentes.
Rue Genty ? Il existe un rue Gentil 2° arrdt de la rue Herriot au quai Jean Moulin ! Cycliste regarde un plan avant d'écrire. D'autre part pas vu Doucet, ni même Bernard à pied ou en vélo sur les pentes !
"L'opposition" se pointe a la fin, quand tout est décidé a 10j des travaux.
AUCUN n'a proposé quoi que ce soit durant TOUT le processus.
Aucun "opposant" n'a levé le petit doigt, n'est allé aux concertations.
On appel ca de la comm'. Et de la mauvaise.
Les locaux sont unanimement pour virer cette autoroute ultra polluante et extrêmement dangereuse.
Qu'ils aillent faire mumuse avec leurs SUV dans les monts d'Or.
Un téléphérique peut-être !
Zandraak a été modéré vite un Mandrax !