Le collectif "Presqu'île en colère" qui lutte depuis plusieurs mois contre les incivilités nocturnes dans le centre-ville de Lyon est excédé. Les habitants appellent leurs voisins à rejoindre un recours collectif en justice, qu'ils espèrent lancer dès septembre.
Après plusieurs mois de mobilisations et des draps aux fenêtres pour alerter sur les tapages nocturnes et scènes de violence qu'ils subissent au quotidien, les habitants du centre-ville de Lyon n'en peuvent plus :
"Dans un climat d’insécurité grandissant, les nuits des riverains sont rythmées par des concerts de klaxons ininterrompus qui durent jusqu’au petit matin et par le phénomène dit des "rodéos". Ces drôles d'oiseaux nocturnes prennent la Presqu'île pour un immense terrain de jeu [...]. Ces individus sans gêne passent ainsi toute la nuit "à tourner" dépassant, par leur nombre et leur mobilité, toute intervention de la police [...] et continuent leurs jeux bruyants en toute impunité. Il leur arrive de s'arrêter dans des épiceries ouvertes la nuit pour se procurer des boissons alcoolisées. Ils perdent alors davantage encore la notion de respect du silence des riverains et familles qui dorment, et se mettent gravement en danger dans les rues, ainsi que la vie des autres usagers, grillant les feux stop et déboulant à vive allure sur les avenues. La situation devient critique dès lors que la patience usée des habitants vous conduit à invectiver par la fenêtre les délinquants et entraînent des échanges verbaux, voire physiques par jet d'objets violents. En représailles, les rôdeurs vandalisent les rues, les véhicules et mettent le feu dans des allées."
Début 2019, 2 000 d'entre eux se sont réunis au sein du collectif "Presqu'île en colère". Aujourd'hui, ils veulent faire un recours collectif en justice contre "les autorités municipales et étatiques". Ils cherchent donc à recueillir le maximum de plaignants via une plateforme en ligne. L'action serait diligentée par l'avocat Maître Edouard Raffin et consisterait dans un premier temps en "une démarche de courriers préalables et amiables" à partir de 10 euros par foyer, puis si besoin en "une démarche contentieuse" avec saisine du tribunal compétent, coûtant 30 euros par foyer. Pour l'instant, seules 39 personnes ont rejoint l'action. Le collectif a encore 37 jours pour mobiliser les Lyonnais.