Selon une enquête de l’Institut national d’études démographiques que ce soit en terme de surface par habitant, et d'accès à un extérieur, le confinement a révélé les inégalités déjà existantes dans le secteur du logement.
Dans une enquête publiée ce mardi 12 mai, l’Institut national d’études démographiques (Ined) a dressé un premier bilan de l'impact social de la crise du coronavirus sur le logement. D'après l'Ined, “les Français ne sont pas mal logés. Avec, en moyenne, 48 m2/personne, la superficie et le confort du logement ont augmenté pour toutes les catégories de population au cours des dernières décennies, et 15 % d’entre eux possèdent un ou plusieurs autres logements en dehors de leur résidence principale”. Pourtant cette pandémie a révélé les fractures socioéconomiques qui existent dans le logement.
57 m2 par personne pour les propriétaire, 36 m2 pour les locataires
En effet, un ménage sur dix a vécu dans un logement surpeuplé (moins de 18m2 par personne, ou moins de 25 m2 pour une personne seule) durant ce confinement contre 8% avant. En moyenne, les Français disposent de 48 m2/ personne dans leur logement. Ce chiffre monte à 57m2/personne pour les propriétaires et tombe à 36m2/personne pour les locataires. “En période de confinement comme avant, les situations de surpeuplement sont plus fréquentes à Paris (13 % des ménages) et dans les grands pôles urbains (10 %), en raison des tensions du marché immobilier. Au contraire, les habitants des couronnes périurbaines et des espaces ruraux apparaissent plus protégés, même s’ils connaissent un accroissement modéré des situations de surpeuplement depuis le début le confinèrent”, précise l'Ined.
Balcon de classe
Par ailleurs, selon l'institut, 11 % des Français ne possèdent aucun espace extérieur attenant à leur logement. Et il vaut mieux être propriétaire que locataire pour avoir un espace à l'air libre, puisque seuls 4% des premiers n'en ont pas, contre 20% des seconds. Conséquence directe, seuls 6 % des cadres sont dépourvus d'extérieur, contre 14 % des ouvriers, des artisans et commerçants. “4 % des individus appartenant aux ménages les plus riches vivent dans un logement dépourvu d’espace extérieur, contre 20% de ceux qui appartiennent aux ménages les pauvres”, écrit l'Ined. Les contrastes sociaux sont renforcés dans les villes où 15% des habitants ne disposent d’aucun accès extérieur. Cela représente 6 % des ménages les plus riches, 18 % des ménages modestes et 29 % des ménages pauvres.
Qui est parti avant le confinement ?
Enfin les départs de son logement avant le confinement révèlent deux réalités différentes puisqu'ils concernent “les deux extrémités de l’échelle sociale”, note l'Ined. 6 % des individus appartenant aux ménages aisés (ceux qui disposent de plus de 2 460 euros mensuels par unité de consommation) sont partis, ainsi que 12 % des individus appartenant à un ménage pauvre (6 % si l’on exclut de cette catégorie les jeunes moins de 25 ans, qui ont massivement changé de domicile). “Si les premiers ont rejoint une résidence secondaire, les seconds sont pour la plupart logés par un proche”, explique l'étude. À l'inverse, la quasi-totalité des professions intermédiaires sont restées dans leur logement habituel (98 %), “à la fois parce qu’elles n’ont pas le même niveau de patrimoine que les cadres, mais aussi parce qu’elles continuent largement à travailler à l’extérieur de leur domicile.”
Ce n'est pas le seul hiatus révélé par le confinement. Idem pour l'alimentaire, les charges….