Étrangement calme ce vendredi 19 novembre, la place Gabriel-Péri, constamment au coeur des débats sur l’insécurité à Lyon, recevait cet après-midi le maire de Lyon, le préfet du Rhône et le procureur de la République, entourés par une vingtaine de journalistes et de nombreux policiers. L’occasion pour chacun de rappeler les différentes actions menées et à venir et d’occuper le terrain, médiatiquement.
Au coeur d’un tourbillon médiatique local et national depuis le début de la semaine, l’insécurité place Gabriel-Péri, dont les problématiques ne sont pas nouvelles, a poussé les autorités locales à venir occuper le terrain dans le 7e arrondissement ce vendredi après-midi. Après une sorte de déambulation organisée depuis la préfecture du Rhône, jusqu’au coeur de la Guillotière, le maire de Lyon, Grégory Doucet, le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, le procureur de la République, Nicolas Jacquet et le directeur de la DDSP du Rhône, Nelson Bouard, ont fait leur apparition place Gabriel-Péri où 130 membres des forces de l’ordre avaient déjà fait place nette.
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Présence policière "tout au long de la journée"
À la place des traditionnels vendeurs à la sauvette installés devant le McDonald’s, de nombreux agents de police et un sol qui a rarement paru aussi propre. Pour cause, depuis l’arrivée de 33 CRS, qui seront mobilisés au moins "cinq semaines" dans le secteur, la place Gabriel-Péri bénéficie d’une présence policière constante. "Ils sont arrivés à partir de 13 heures [les CRS, NDLR], et le matin je mobilise la police municipale, de cette façon il y a une présence policière effective, significative, tout au long de la journée, de manière à apaiser la place", a expliqué Grégory Doucet, campé devant la vingtaine de journalistes réunis sur la place.
"Depuis le début de l’année ce sont plus de 350 opérations qui se sont tenues à la Guillotière [et]4000 contrôles, 1000 interpellations et 75 écrous"
Pascal Mailhos, préfet du Rhône
Au programme des prises de parole, un état des lieux des actions menées depuis le début de l’année place Gabriel-Péri et un rappel des différentes annonces faites après l’emballement médiatique national, né de l’aménagement des horaires des enseignes Casino et McDonald’s pour se prémunir de l’insécurité. Ainsi, Pascal Mailhos a insisté sur le fait que "depuis le début de l’année ce sont plus de 350 opérations qui se sont tenues à la Guillotière " et que "4000 contrôles, 1000 interpellations et 75 écrous" ont été réalisés, "ce qui est considérable".
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Pas "d’impunité" pour les mineurs
Des actions qui se traduisent donc par une réponse judiciaire forte, selon le procureur de la République, Nicolas Jacquet. Ainsi, les personnes écrouées l’ont été pour des "faits de violence, mais aussi de trafic de stupéfiants, de la revente à plusieurs reprises de médicaments ou de tabac". Vingt-six ont même été "éloignées de la place parce qu’elles continuaient à se livrer à la vente à la sauvette".
"On voit bien avec l’exaspération et la colère qui montait que l’on avait besoin aussi d’une réponse massive"
Grégory Doucet, le maire de Lyon
Souvent évoquée, la problématique des mineurs interpellés place Gabriel-Péri, qui seraient ensuite relâchés, a été abordée par le procureur d’une manière plus globale. Selon lui, depuis janvier 2021, "sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise, ce sont 482 mineurs qui ont été déférés au tribunal judiciaire de Lyon et parmi eux 116 ont été incarcérés". Ce qui lui fait dire que "l’on est loin de cette notion d’impunité que l’on veut bien évoquer aujourd’hui".
Apaisée par la présence policière massive de ces derniers jours, ce que n’ont d’ailleurs pas manqué de venir souligner plusieurs commerçants, la place Gabriel-Péri ne pourra toutefois pas toujours bénéficier d’une telle mobilisation des hommes en bleu. "On voit bien avec l’exaspération et la colère qui montait que l’on avait besoin aussi d’une réponse massive", reconnaît Grégory Doucet, avant que le préfet n’insiste sur le fait que les problèmes de la place ne peuvent pas être "réglés en maintenant 365 jours sur 365 les forces de sécurité à ce niveau-là".
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Des travaux pour transformer la place, début 2022
Tous s’accordent donc une nouvelle fois pour dire que d’autres actions doivent être menées. Quand le préfet va sur le terrain de la prévention et de la prise en charge des mineurs "tout au long de leur séjour sur le territoire", le maire de Lyon annonce, lui, que les "travaux pour transformer la configuration de cette place vont débuter début 2022, des décisions ont déjà été actées et ça va bouger sur l’urbanisme de la place Gabriel-Péri". En parallèle, la Ville entend également fournir un travail "d’accompagnement social, notamment pour les publics qui sont en situation d’addiction".
Pas de grandes nouveautés donc dans les annonces faites ce vendredi après-midi devant l’oeil curieux, parfois surpris, et interrogatif des riverains et passants, certains immortalisant la venue de cette délégation des pouvoirs locaux sur le terrain de la Guillotière. Mais plutôt une volonté de se montrer, unis, auprès des habitants, des commerçants. Ce qui n’a d’ailleurs pas été pour déplaire à tout le monde, un riverain n’hésitant pas à interpeller Grégory Doucet, à un passage piéton, pour lui dire "ça fait plaisir de vous voir ici Monsieur le Maire".
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Vu que la misère est toujours fabriquée chaque jour, la question est :
"Où vont allez ces personnes pour continuer leurs -ventes- ?"
s'ils allaient se former et bosser ?
Il n'y a déjà pas de place pour ceux qui sont "dans la norme sociétale", alors vous imaginez bien que... 🙂
Les 3 mousquetaires au front !
Rafles, regroupement, expulsions, en attendant présence permanente de CRS. .