Depuis plusieurs mois, certains défenseurs de l'Anneau des Sciences, comme le maire de Lyon Gérard Collomb, défendent l'idée d'une autoroute qui serait "propre", car empruntée en 2030 par des véhicules électriques ou à hydrogène. Un rapport de l'Anses vient de mettre fin à ce mythe.
Il va être difficile pour les défenseurs de l'Anneau des Sciences de continuer d'employer le qualificatif de "propre" ou "vert" pour définir cette autoroute urbaine censée boucler le périphérique de Lyon à l'Ouest d'ici 2030. Si le débat sur sa nécessité ou non fait rage depuis bientôt vingt ans, de nouveaux arguments pour défendre le projet sont apparus depuis quelques mois. Le plus important est celui d'un Anneau des sciences "propre", car emprunté par des véhicules électriques ou à hydrogènes.
Premier scénario hypothétique, si l'Anneau des sciences voyait le jour en 2030, une partie des véhicules vendus en 2018 pourrait circuler à l'intérieur. Or pour la seconde année consécutive, en Union européenne et Islande, la moyenne des émissions de CO2 des ventes de véhicules particuliers a augmenté selon l'EEA (agence européenne de l'environnement). Elle est désormais à 120 g de CO2 par kilomètres, soit une hausse de 2 grammes de CO2 par kilomètre par rapport à 2017. Ce chiffre est largement dopé par la vente des véhicules de type SUV. L'objectif de 95 grammes de CO2 d'ici 2021 semble inatteignable.
Deuxième scénario, entretenu par certains élus comme le maire de Lyon Gérard Collomb : porter sa confiance dans la science et promettre une structure uniquement empruntée par des véhicules à hydrogène ou électriques. Dans cette hypothèse, l'Anneau des sciences deviendrait plus "propre" avec un mythe classique "la pollution vient des motorisations des voitures". Or cette idée assez commune est fausse.
Le mythe des voitures électriques et hydrogènes "propres"
Dans son rapport intitulé "Particules de l'air ambiant extérieur", l'agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement et travail (ANSES) met en lumière les particules fines et ultrafines émises par les véhicules. Certains de ces composants volatiles sont si petits qu'ils peuvent passer dans le sang, atteindre le cerveau ou se loger dans le placenta des femmes enceintes. Ils ne peuvent pas être bloqués par les masques ou muqueuses. Pour l'Anses : "les preuves d’effets néfastes sur la santé liés à l’exposition aux émissions issues du trafic routier sont fortes".
Néanmoins, une partie de ces particules ne sont pas émises par les pots d'échappement, mais issues de l'usure et de l'abrasion : pneus, freins, chaussée. Véhicules thermiques comme électriques ou a hydrogène participent ainsi à l'émission de ce type de particule, souvent de plus petites tailles .
En parallèle du rapport de l'Anses, une étude d'un groupe d'experts britanniques pour le compte du gouvernement du Royaume-Uni a été publiée en juillet. Elle indique que 50 % de l'émission de particules dues aux transports provient des freins, pneus et routes, sans distinction de motorisation (lire ici). Dès lors, croire que les véhicules électriques ou à hydrogènes ne dégageront aucune pollution est également faux (c'est pour cela que les particules fines sont présentes dans le métro de Lyon, alors qu'il est électrique, lire ici).
"Surtout réduire le trafic"
Dans ce contexte, l'Anses préconise ainsi de "réduire drastiquement l’émission de polluants" notamment en encourageant des alternatives comme l'électro-mobilité,"le renforcement des transports en commun, de l’intermodalité et de modes actifs de transport comme la marche à pied ou le vélo", mais "surtout la réduction du trafic" (l'électro-mobilité étant également source de particules). Pour améliorer la situation, il faudrait que d'ici 2025, la vente de véhicules électriques bondisse de 40 % tandis que le trafic recule de 20 à 25 % (alors qu'il continue de progresser en France). Ce scénario très "ambitieux" semble pour l'instant très improbable.
En outre, l'Anses livre un constat implacable pour ceux qui imaginent une métropole de Lyon en 2030 remplie de véhicules non thermiques : "les motorisations électriques, l’hydrogène, etc., qui peuvent être des solutions efficaces pour réduire la pollution locale et les émissions de gaz à effet de serre sous certaines conditions, doivent être évaluées en tenant compte d’implications multiples (disponibilité et sources de l’énergie, matériaux, impacts environnementaux induits, etc.). Le transport « tout-électrique » à l’horizon 2025 ou même 2040 apparaîtrait alors sans doute assez peu réaliste".
Quant à la recommandation de l'Anses de réduire le nombre de véhicules, la réponse ne peut être dans la création de nouvelles structures comme l'Anneau des sciences. En effet, le phénomène d'induction de trafic tend à montrer que la création de routes supplémentaires entraîne une augmentation de ce même trafic . Si certains imaginent déjà que des véhicules vont se détourner de l'A6/A7 vers l'Anneau des sciences, il existe en réalité un vrai risque d'appel d'air contribuant à faire grimper le trafic sur l'agglomération, sans voir d'évaporation majeure sur les axes traditionnels (le tunnel de Fourvière brillant par sa trop grande efficacité). Pour l'instant, la science n'est donc pas venue au secours de l'Anneau, elle tend à donner les arguments pour son abandon.
Bravo pour cet article, à ressortir dans les débats? des municipales 2020 !
Et dire qu'il suffit d'utiliser la sémantique "Anneau de la pollution" pour remettre à sa juste place ce projet du BTP et de l'industrie pétrolière/automobile d'un autre âge !
🙂
Article consternant par son manque d'objectivité. N'apporte aucune solution concrète.
Au vue du développement croissant de l'agglomération lyonnaise, ajouter à cela sa position géographique qui en fait un centre de traffic routier international axe Nord-Sud, Ouest-Est, la réalisation de ce projet est indispensable au maintien de la qualité de vie dans le bassin lyonnais.
Le Sud et l'est lyonnais est constammant saturé par un flux continue de camions, vacanciers, travailleurs.
Pour le développement de la ville et de Confluence, l'A7 doit être coupé et le tunnel de fouvière reclassifié en mode doux avec 1 voie de chaque côté. Il serait temps de corriger les errances datant 1970 à l'heure du tout voiture.
Pour conclure, ne fausser pas le débat en parlant de TER amélioré et autres moyens de transports significatifs qui bien qu'étant de bonnes idées ne changera qu'une partie du problème pour les résidents de l'ouest lyonnais, concernant l'Axe Nord-Sud ce projet est d'intérêt publique et générale.
Allez vous balader à Bordeaux ou Marseille et vous comprendrez ce que donne des villes sans infrastructure adaptées.
Bonjour, merci pour votre commentaire, pour les alternatives, patience ça arrive !
@ Lyon le meilleur:
- Déplacer la pollution chez les voisins n'a jamais été une solution.
(quelles sont les solutions que vous proposez pour empêcher cette pollution à sa source ?)
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- le déclassement de l'autoroute A7 n'a qu'un but réel : faire la culbute immobilière avec la vente d'immeubles à la Confluence.
De plus, le projet de "reconversion de la voie" va rajouter tout un tas de feux rouges, or le freinage constitue une pollution très importante (relire le présent article).
@Abolition de la monnaie :
- A part repasser à l'air du déplacement à cheval, j'avoue que je n'ai pas la solution miracle. Je suis par ailleurs bien consterné par les pics de pollutions qu'ont subie depuis plusieurs années (Pas si loin de ceux de Pékin) et le smog que l'ont peut observées et aucunement nier en période de canicule.
Des moyens intermédiaires sont à notre disposition, augmenter les rames de métro, les lignes de tram, les pistes cyclables, impulser un verdissement du centre ville et de l'agglomération.
Mais l'idée du statu-quo n'est pas tenable et défendable, vous ne supprimerez pas le traffic routier national avec des mesures superficielles, ni empêcher un hollandais de passer par là avec sa caravane chaque été, ça serait se mentir.
Asainir l'agglomération et le centre ville je pense que nous sommes d'accord là-dessus (Une autoroute en centre ville en 2019 c'est une aberration qui nuie à la qualité de vie sur cette partie de la presqu'ile)* Aux feux rouges qui polluent je préfères voir un aménagement des quais ainsi que de grandes pistes cyclables voie de bus etc...
Mais il y a un traffic externe au bassin lyonnais que l'on ne pourra réduire mais seulement détourner, j'attends donc vos solutions sur le sujet svp ?
Vaste sujet vous me l'accorderez.
Inutile de partir sur l'argument "l'âge de pierre" ou "la pollution par le pétrole". Notre échelle de solution n'a pas que 2 barreaux.
Le vélo est effectivement un outil efficace et très peu optimisé (d'ailleurs les routes bien plates qui viennent de l'extérieur sont pour les voitures et interdites aux vélos ! 🙂
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Aucune solution miracle non plus de ma part.
Mais les déplacements pendulaires sont un grave problème, donc arrêter de concentrer l'activité sur Lyon (ce qui veut dire indirecte appauvrir la ville... et oui...), arrêter de faire des "quartiers d'affaires", etc, etc. Tout est en fait connu, mais incompatible avec le gaspillage nécessaire à la croissance économique, elle-même rendue obligatoire par l'usage de monnaie qui repose sur la dette et ses intérêts, etc, etc.
Remettre à plat notre société n'est pas très "vendeur" pour le monde actuel 🙂
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Par contre, le gouvernement actuel a (c'est un des exemples) supprimé le train de marchandise qui reliait le sud de la France à Paris. ça fait tout ça de camions en plus qui passent par chez nous.
Trouvez-vous cela intelligent ?
Les lyonnais se mobilisent-ils contre cette mesure ?
les lyonnais se mobilisent-ils pour le ferroutage pour supprimer ces hordes de camions ?
Non, ils s'en foutent, tant qu'ils ont du gazon devant chez eux, ils croient qu'ils "vivent bien".
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Construire une autre autoroute loin du centre ville, tout cela pour développer l'immobilier de la Confluence et permettre à certains de faire des "belles affaires", n'est pas tolérable non plus. On ne soigne pas un problème en détruisant ailleurs.
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il faut donc identifié les "raisons" pour lesquelles chaque automobiliste (en catégories) utilise sa voiture, et apporter une solution qui lui soi moins cher et tout aussi efficace. Sans cela, rien n'avancera.
Mais n'oublions pas que le gouvernement, quel qu'il soit, n'a aucun intérêt à détruire ses ressources financières en amoindrissant l'utilisation de pétrole, car cela rapporteraient moins de taxes.
Nous sommes piégés par le système.
🙂
C'est effectivement un projet des années 80-90. Il faut revoir l'intégralité des mobilités. Il faut faire diminuer fortement l'intérêt pour beaucoup de s'installer dans le périurbain. Il faut obliger aux contournements ceux qui n'habitent pas à Lyon en mettant en place un péage urbain dissuasif. 3 milliards, c'est la somme qu'il faut dépenser pour innover et surtout ne pas réaliser cette anneau de la pollution qui générera inévitablement augmentation du trafic et urbanisation de secteurs toujours plus loin. C'est sur ce type de projet que nous voyons que Gérard Collomb est trop lié au 20ème siècle, il veut finir le périphérique pour continuer comme avant. J'imagine que c'est pour lui impossible de changer à tel point de logiciel, mais nous devons dépasser l'ancien monde polluant, c'est un impératif.
@Abolition de la monnaie :
- A part repasser à l'air du déplacement à cheval, j'avoue que je n'ai pas la solution miracle. Je suis par ailleurs bien consterné par les pics de pollutions qu'ont subie depuis plusieurs années (Pas si loin de ceux de Pékin) et le smog que l'ont peut observées et aucunement nier en période de canicule.
Des moyens intermédiaires sont à notre disposition, augmenter les rames de métro, les lignes de tram, les pistes cyclables, impulser un verdissement du centre ville et de l'agglomération.
Mais l'idée du statu-quo n'est pas tenable et défendable, vous ne supprimerez pas le traffic routier national avec des mesures superficielles, ni empêcher un hollandais de passer par là avec sa caravane chaque été, ça serait se mentir.
Asainir l'agglomération et le centre ville je pense que nous sommes d'accord là-dessus (Une autoroute en centre ville en 2019 c'est une aberration qui nuie à la qualité de vie sur cette partie de la presqu'ile)* Aux feux rouges qui polluent je préfères voir un aménagement des quais ainsi que de grandes pistes cyclables voie de bus etc...
Mais il y a un traffic externe au bassin lyonnais que l'on ne pourra réduire mais seulement détourner, j'attends donc vos solutions sur le sujet svp ?
Vaste sujet vous me l'accorderez.
(réponse au dessus)