En grève depuis le 10 octobre pour dénoncer la "mise en péril" de leurs emplois, les agents chargés du nettoyage de la gare routière de Perrache ont rencontré la Métropole de Lyon. Un rendez-vous qui n’a pas apporté de solution.
Plus assuré depuis le 10 octobre, le nettoyage de la gare routière de Perrache pourrait ne pas reprendre tout de suite. Les salariés de la société Arc-en-ciel, auquel ce travail est actuellement sous-traité par la Métropole de Lyon, sont vent debout contre l’appel d’offres lancé par la collectivité pour renouveler le marché de nettoyage du centre d’échange.
Une vingtaine de salariés "en péril"
Celui-ci prévoit en effet de réserver ce marché à une structure d’insertion, ce qui, la collectivité l’assure, s’inscrit dans l’application du Schéma de promotion des achats responsables (SPAR) de la Métropole. Un schéma approuvé par le conseil métropolitain en janvier 2021 pour permettre à la Métropole "d‘utiliser ses marchés afin d’accompagner dans l’emploi des personnes prises en charge au titre de l’action sociale (jeunes de – de 26 ans en grande précarité, bénéficiaires de minima sociaux comme le RSA, parents isolés et demandeurs d’emploi de longue durée)".
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Ce que la collectivité a réaffirmé mercredi 12 octobre aux grévistes lorsqu’elle les a reçus à l’hôtel de la Métropole. Un discours pas audible pour les grévistes, selon qui cette "politique ne serait pas systématique ni appliquée à tous les marchés". Par ailleurs, ils s’interrogent sur une "politique d’insertion qui consiste à licencier 22 personnes", "pour les remplacer... par des emplois précaires et subventionnés".
Selon les agents grévistes, ce serait plutôt là un moyen de "se débarrasser des ex-grévistes de la gare routière de Perrache". En juin 2021, ces derniers avaient entamé une grève de 10 jours pour dénoncer le harcèlement et les humiliations d’un responsable, laissant les déchets s’amonceler dans la gare avant d’obtenir le renvoi de l’agent concerné.
La Métropole demande un service minimum mais...
De son côté, la Métropole en plus de se ranger derrière sa politique liée à l’insertion rappelle que la responsabilité des agents de la gare routière n’est pas de son ressort, mais de celui de leur entreprise Arc-en-ciel, qu’elle invite à prendre ses "responsabilités pleine et entière […] dans le respect du Code du Travail". Pour l’heure, les discussions entre les grévistes et la direction d’Arc-en-ciel seraient au point mort, cette dernière refusant selon eux de dialoguer avec les représentants syndicaux du centre d’échange.
Suite aux demandes de la Métropole pour mettre en place "un service minimum" afin d’assurer le nettoyage du site, les grévistes ont proposé à leur direction "un nettoyage deux fois par jours des sanitaires et un vidage des poubelles une fois par jour". En contrepartie ils lui ont demandé de "ne pas remplacer les grévistes", pour ne pas "casser la grève", et l’ouverture de négociations. Ce que la direction aurait pour le moment refusé selon une représentante syndicale. La Métropole elle, confirme que ce jeudi elle n'avait toujours "pas reçu de confirmation de mise en œuvre effective" d'un service de nettoyage minimum.