Un collectif propose une nouvelle offre immobilière, une réflexion sur la ville de demain.
"Depuis des années, c'est la course à la qualité de vie et cette qualité est très liée à l'eau". Damien Beaufils (Urban Project, spécialisé dans les projets immobiliers atypiques) en est persuadé : la ville de demain se fera sur l'eau. Il a ainsi imaginé un quartier flottant sur la Saône. Il y a un peu plus de deux ans, un collectif pluridisciplinaire a été mis sur pied, composé de l’agence avec (concepteur et architecte) – déjà aux manettes de la reconversion de bâtiments du parc Blandan – d'Art Entreprise (scénographie urbaine), de Sofid (spécialiste portuaire et ingénierie fluviale VRD), et d'Eodd (BE environnement et écologue).
Un prototype de plateforme flottante habitable a été pensée à partir de constructions préfabriquées à ossature bois posées sur des barges mobiles de 40 x 12 mètres posées sur l'eau qui feraient office de dalle. "Le projet lyonnais pourrait se faire sur la base des caissons flottants de la digue de Monaco", détaille pour Lyon Capitale Emmanuel Rabis, président du cabinet d’ingénierie Sofid, spécialisé dans le domaine des aménagements portuaires et urbains.
Meccano modulable sur l'eau
Habitations, loisirs, bureaux, commerces, cet urbanisme flottant, quartier modulable et véritable jeu de meccano sur l'eau, est porteur de nombreuses promesses selon ses concepteurs : une densification de la ville sans étalement urbain, une reconnexion des habitants avec leur fleuve, pas d’artificialisation des sols et un prix de revient estimé autour de 3 000 euros (HT) – "grand maximum 4 000 euros du m² grand max pour un acquéreur".
Et de manière à ne pas créer d'immenses écrans entre la ville et le fleuve, le collectif a imaginé "des marinas, des pauses, des agoras, des respirations régulières", explique l'architecte Charlotte Vergely. Nos fleuves sont réduits au rôle de paysage, clame le collectif, alors qu'ils pourraient être bien plus.
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En somme, si on lit bien, la prétendue " reconnexion des habitants avec leur fleuve" serait surtout une privatisation d'une partie des rives au profit de quelques uns, malgré les "pauses, agoras, respirations régulières" promises ?
Pour un gain au final bien faible sur le manque de foncier : En bordant la moitié (pour ménager pauses et respirations) des 20 km de rives de Saône entre l'Ile Barbe et le Confluent, sur 12 mètres de largeur, on gagnerait ... à peine 12 hectares, tout en étrécissant la rivière.
12 ha, c'est moins que la surface des parkings du centre commercial Porte des Alpes.
Une proposition ancienne, devant la nécessité, il serait utile de penser à un ou plusieurs bassins flottants sur le Rhône(eau de meilleure qualité que la Saône). Yann Cucherat, ancien sportif de haut niveau, devrait y être sensible !