Depuis plusieurs mois, l’ancien président du groupe LR à la ville de Lyon entretient le doute sur son allégeance en vue de l’élection présidentielle de 2022. Tout en assurant rester fidèle à son parti, le sénateur lyonnais flirt avec certaines thématiques d’Éric Zemmour, à qui il a finalement décidé d’accorder son parrainage. Pas par "soutien", mais pour corriger un "non-sens démocratique", de quoi semer encore un peu plus le doute.
Le grand flou entourant l’allégeance politique d’Étienne Blanc pour l’élection présidentielle du mois d’avril se poursuit. Aux côtés de cinq autres membres du parlement, le sénateur du Rhône a annoncé accorder son parrainage au candidat du parti Reconquête, Éric Zemmour. Selon les informations de LCI et TF1, ensuite validée par un communiqué, Étienne Blanc, Sébastien Meurant, Sylvie Goy-Chavent, Alain Houpert, Laurence Muller-Bronn et Philippe Pemezec, tous membres du parti Les Républicains, ne soutiennent pas pour autant le candidat d’extrême-droite.
« Ce parrainage ne vaut pas soutien » précisent ces sénateurs qui estiment assister à un « non sens démocratique, car des candidats sollicités par des millions d’électeurs, se retrouvent dans l’incapacité de se présenter au suffrage universel » @LCI @TF1Info
— Sehla Bougriou (@SehlaBougriou) February 23, 2022
"Nous assistons aujourd’hui à un non-sens démocratique, car des candidats sollicités par des millions d’électeurs, en position, selon les sondages, d’accéder au second tour, se retrouvent dans l’incapacité de se présenter au suffrage universel", font valoir les six sénateurs. Avant d’expliquer avoir "décidé, dans l’intérêt de notre pays, dans l’attachement au bon fonctionnement de nos institutions, d’apporter leurs parrainages à Éric Zemmour qui, à ce jour, ne dispose pas du nombre suffisant pour se présenter aux élections présidentielles".
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Parrainer n'est pas soutenir
Des propos qui font écho à ceux du Premier ministre Jean Castex mardi 22 février, qui, devant les parlementaires, a appelé les élus à "apporter leurs parrainages" aux candidats à la présidentielle, en soulignant qu'une telle démarche "n'est pas automatiquement synonyme de soutien politique". Il y a une dizaine de jours, celui qui a été poussé au bas de sa chaise de président du groupe LR à la ville de Lyon après des propos polémiques avait déjà laissé entendre sa position sur les parrainages en expliquant que "les partis attachés au bon fonctionnement de la démocratie doivent donner aux candidats crédités de plus de 10% d’intention de vote, comme Éric Zemmour, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, leurs 500 signatures afin qu’ils puissent participer au scrutin".
Un message qui lui avait d’ailleurs valu une réponse sur Twitter de Laurent Bosetti, adjoint au maire de Lyon, qui l’invitait donc à parrainer Jean-Luc Mélenchon. Pas de quoi influencer Étienne Blanc qui a décidé de réchauffer encore un peu plus le feuilleton polémique qu’il entretient depuis l’été sur son positionnement vis-à-vis d’Eric Zemmour.
Cher @blanc_etienne, je compte sur vous pour parrainer #JeanLucMelenchon, malgré nos divergences de vue. Cela vous honorerait, sans laisser à penser que votre appel n'est là que pour légitimer un prochain parrainage à #EricZemmour.@Le_Progres @tribunedelyon @lyonmag @lyoncap
— Laurent BOSETTI (@BosettiLaurent) February 16, 2022
Un jeu de dupe
Depuis des mois, Étienne Blanc ne cesse de se situer dans un entre-deux entre sa famille politique et le polémiste comme nous le décryptions ici début janvier et cela ne s'est pas éclairci en 2022. Dès les premiers jours de l'année Étienne Blanc jetait ainsi un nouveau pavé dans la marre en déclarant dans les colonnes du Parisien "La question est clairement posée, est-ce que ce n’est pas chez Zemmour que nos convictions sont le mieux défendues ?”. Avant de nous expliquer avoir "toujours dit que la présidentielle se jouerait autour des thèmes imposés dans le débat par Eric Zemmour. Il parle des préoccupations de l’électorat des Républicains", puis de nous assurer "je suis LR et je le reste. Je n’entretiens pas le flou. Je me situe au niveau des idées".
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Comme précisé par les six sénateurs LR, le parrainage accordé à Éric Zemmour n’a pas valeur de soutien, mais dans le cas d’Étienne Blanc il sème une nouvelle fois le doute sur son allégeance politique. D’autant qu’il y a seulement quelques jours il dénonçait la présence de son nom dans un groupe de parlementaires locaux censés avoir un rôle dans la campagne de Valérie Pécresse. À 46 jours du premier tour de l'élection présidentielle, les ambiguïtés politiques d'Étienne Blanc ne sont pas terminées.
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On va bien sur lui coller une étiquette !