“Et tu vas faire comment quand il va pleuvoir ?” Cette phrase, les adeptes du vélo au quotidien à Lyon l’entendent régulièrement. Or, une étude montre que les cyclistes parviennent à faire leur trajet quotidien sans trop se mouiller. Explications.
Une étude d'Alexandre Trajan, de la direction interrégionale Nord-Est de Météo France à Strasbourg, casse les clichés sur l'usage du vélo. Elle s'intéresse aux probabilités de rouler sous la pluie dans les déplacements du quotidien. La publication part du point de vue courant qui est que l'une des raisons invoquées pour rester dans sa voiture et ne pas faire ses trajets domicile-travail à vélo est la pluie.
Or, grâce aux données “à 6 minutes” que Météo France conserve, Alexandre Trajan a pu simuler les trajets matin et soir pour compter le nombre de fois où “un cycliste se ferait mouiller en allant ou en rentrant du travail” dans 16 villes de France. Le bilan est incontestable : sur une année, cela reste moins fréquent que ce que l'on pourrait penser.
28 fois par an pour un trajet de 24 km par jour à Lyon
En partant d'un trajet de 18 minutes le matin et 18 minutes le soir, un cycliste à Marignane, Nice et Ajaccio ne sera mouillé que 12 à 16 fois par an, 17 à Toulouse.
À Paris, Strasbourg et Lyon, cela arrive en moyenne 20 à 22 fois par an, 28 fois à Grenoble et 34 à 38 fois à Limoges ou Brest. Par ailleurs, “on observe qu'en doublant le temps de trajet on n’augmente que de 41 % le nombre de trajets”.
Ainsi, à Lyon, un cycliste qui ferait 38 minutes de vélo le matin et pareil le soir, parcourant 24 kilomètres sur sa journée, ne sera mouillé par la pluie que 28 fois en moyenne par an (seulement !).
“Cette étude montre qu’il est assez peu fréquent de se faire mouiller lors d’un trajet à vélo, voire très rare. D’ailleurs, les pays où l’usage du vélo est le plus développé sont loin d’être les plus secs et il ne pleut pas moins à Copenhague, Berlin ou Amsterdam qu’à Paris, Toulouse ou Lyon [...] au final, les vraies victimes de la pluie sont probablement les automobilistes, qui voient alors les kilomètres de bouchons s’allonger, sans parler du chaos dès que le sol blanchit”, conclut Alexandre Trajan.
Quant aux rares jours où l'usager du vélo risque d'être mouillé, il est toujours possible d'utiliser une cape de pluie, un poncho ou une veste imperméable. Pour l'instant, aucune étude n'a prouvé que les cyclistes fondaient comme du sucre sous l'effet de projections de H2O dans sa forme liquide.
le titre : c'est une blague ?