Lyon rejoint le podium des villes les plus embouteillées de France, selon Tomtom.
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Lyon : les écologistes fabriquent-ils les bouchons ?

Les bouchons sont de retour depuis la rentrée. Les automobilistes pointent du doigt les couloirs de bus et pistes cyclables déployés par les écologistes. Lesquels assument un rééquilibrage de l’espace attribué à chaque mode de déplacement.

Après un an et demi de Covid, c’est un signe de retour à la normale dont se seraient bien passés les automobilistes. La galère des bouchons est repartie de plus belle depuis septembre. L’embolie du réseau routier a redémarré sur des bases plus hautes qu’en 2019. Le lundi 4 octobre 2021, d’après les données du navigateur TomTom, la congestion des axes routiers était en hausse de 71 % par rapport au 4 octobre 2019. Sur les réseaux sociaux ou à la machine à café, les automobilistes enragent du temps perdu chaque jour. “Je vis dans le Nord-Isère et je mets une heure et demie tous les matins pour aller travailler dans Lyon. Je n’ai jamais vu ça”, peste un artisan. “Il y a toujours eu des bouchons à Lyon, mais là, c’est n’importe quoi, s’agace Fabrice, un habitant de Saint-Genis-les-Ollières qui travaille dans le 8e. Avant, ça coinçait à l’entrée de Lyon. Aujourd’hui, le bouchon arrive un kilomètre plus tôt.” Tous les axes sont concernés. Le Val de Saône est devenu un goulot d’étranglement aux heures de pointe et les grands axes de l’Est lyonnais saturent. Sur les parcs relais de la métropole ou dans les files de voitures pare-chocs contre pare-chocs les oreilles des écologistes sifflent. À l’heure de pointer du doigt la raison de leurs galères quotidiennes, les automobilistes ont une réponse unanime : les couloirs de bus et de vélos qui ont fleuri à partir de 2020 dans la métropole. Une quarantaine d’axes pour un total de 77 kilomètres ont ainsi vu l’espace dédié à la voiture réduit d’une voie. “Il n’y a jamais personne sur les pistes cyclables”, s’agace Émilie, une automobiliste qui longe chaque jour la “coronapiste” du quai Charles-de-Gaulle devant la Cité internationale. Lassé d’être taxé de dogmatisme, Fabien Bagnon tient à rappeler que “ces aménagements ont été décidés par la majorité précédente”. Arrivés au pouvoir, les écologistes en ont pérennisé une grande partie et toutes devraient l’être dans un futur proche.

Bataille de chiffres

À Tassin-la-Demi-Lune, ville affectée par la congestion des voiries de l’Ouest lyonnais, le maire Pascal Charmot a sorti son compteur de passage sur l’un de ces aménagements temporaires. 250 cyclistes ont emprunté le couloir de bus et la piste cyclable, installés contre son avis rue de la République, quand 47 000 voitures passaient sur ce même axe ramené à une voie de circulation. Des chiffres balayés par la Métropole. “Pascal Charmot ne prend pas en compte le nombre de voyageurs du bus et surtout il intègre aussi le rond-point de l’Horloge à son décompte automobile. En réalité, il y a 15 000 usagers par jour en voiture sur cette rue et 17 000 en modes doux”, rétorque Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole en charge des transports.

Plomberie

Cet affrontement à distance entre la majorité verte et le maire de Tassin est révélateur des tensions générées par la flambée des bouchons depuis la rentrée de septembre. “L’agglomération lyonnaise a gagné des habitants. Les besoins de mobilité sont croissants, les infrastructures doivent aussi augmenter. C’est de la plomberie. Les écologistes réduisent la taille des tuyaux alors que le flux augmente”, déplore Pierre Chasseray, porte-parole de l’association 40 millions d’automobilistes. François-Noël Buffet, ancien candidat LR à la présidence de la Métropole, abonde : “Toutes les mesures restrictives de circulation en cœur de ville créent la thrombose de l’agglomération. Elles reportent les bouchons en périphérie. C’est mécanique.”

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