Un rassemblement sous le signe de "l'orage" et des hommages aux blessés rassemblera des gilets jaunes sur la place Bellecour pour le douzième samedi consécutif.
Sur les réseaux sociaux, des Gilets jaunes annoncent un "orage Lyonnais" pour l'acte XII. Sur les 2 500 internautes intéressés par l'évènement, un peu moins de 400 ont notifiés leur présence sur la Presqu'île ce samedi. Un mouvement qui devrait se scinder ensuite dans les rues de la Presqu'ile, aucun trajet de manifestation n'ayant été déclaré en préfecture. Pour les manifestants blessés à l'échelle du pays, notamment celle de la figure du mouvement, Jérôme Rodrigues, frappé à l’œil droit par un tir de lanceur de balles de défense samedi dernier à Paris, les Gilets Jaunes entendent porter ce samedi un message d'hommages aux blessés.
Dès la fin de matinée, des Gilets Jaunes ont également prévu de se donner rendez-vous à Lyon pour organiser des trajets vers Valence, où entre 6 000 et 10 000 Gilets Jaunes sont attendus pour un rassemblement régional, un peu plus d'une semaine après le passage d'Emmanuel Macron dans la ville dans le cadre du "Grand Débat". La préfecture de la Drôme et le maire de la ville, Nicolas Daragon, ont pris des mesures exceptionnelles en enlevant du centre ville tout le mobilier urbain pouvant servir de projectile et en conseillant aux commerçants de fermer boutique.
La situation n'est pas celle de Bordeaux ou de Toulouse
À Lyon, les services de la préfecture n'entendent pas distiller le même conseil à propos de l'activité commerciale. Si les rangs des Gilets Jaunes se sont grossis ces dernières semaines à Lyon, les mobilisations et les violences urbaines qui émaillent les manifestations ne sont pas du même ordre que celles qui touchent des villes comme Bordeaux ou comme Toulouse. Pour l'acte XI, près de 2000 manifestants étaient à Lyon sur les 69 000 Gilets Jaunes comptabilisés dans le pays. Dans l'après-midi, deux bacs à verre ont été démonté pour bloquer la circulation sur le quai Gailleton et l'usage de gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements aurait été plus conséquent que les samedis précédents. La police avait procédé à 14 interpellations.
Terreaux des extrêmes
Greffés à la contestation, des membres de groupuscules lyonnais d'extrême gauche et d'extrême droite s'étaient déjà affrontés en marge des manifestations. Ce lundi, 300 gilets jaunes rassemblés en assemblée générale à la bourse du travail ont voté contre la présence de groupuscules d'extrême droite dans les rassemblements. Aucune décision n'a été prise concernant les groupes d'anarchistes et d'antifas. Revendiquant un soutien et une présence dès le début des Gilets Jaunes, les royalistes de l'Action française de Lyon présentent cette décision comme une tentative d'ostracisation et de récupération. À Lyon, le sujet des affrontements entre ces groupuscules est suivi de très près par les forces de l'ordre.