Pour la journée mondiale contre le cancer, les médecins de l'institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon (HCL) décryptent les nouveaux mots utilisés pour parler de cette maladie. Tour d'horizon.
“Traitements cibles”, “immunothérapie”, “génomique”, “intelligence artificielle” ou encore “biosimilaire”. En ce lundi 4 février, journée mondiale contre le cancer, les Hospices civils de Lyon ont publié un communiqué pour décrypter les nouveaux mots du cancer.
Traitements ciblés
“Contrairement à la chimiothérapie qui est un traitement général, car il agit dans l'ensemble du corps, les traitements ciblés s’apparentent à de nouveaux médicaments « sélectifs ». C’est-à-dire qui s’attaquent aux cellules cancéreuses en repérant chez elles une cible précise (récepteur, gène ou protéine) et en épargnant au maximum les tissus sains environnants (…) Si elles ne sont pas dénuées de toxicité, les effets positifs des thérapies ciblées sont largement supérieurs aux négatifs. Les traitements ciblés exposent moins aux risques de nausées, de vomissements et de chute de cheveux. Les traitements permettent de contrôler la maladie et améliorent la durée et la qualité de vie.”
Immunothérapie
“C’est un traitement qui a pour objectif de renforcer le système immunitaire du patient pour lutter contre le cancer. Il s’agit d’utiliser les propres défenses du patient pour les renforcer afin qu’elles aillent à leur tour détruire les cellules cancéreuses. C’est d’abord plus efficace dans de nombreux cancers incluant le mélanome de la peau, le cancer du poumon, certains lymphomes, les cancers de la vessie, des cancers de la bouche et de la gorge. De nombreuses perspectives existent dans plusieurs autres situations.Ces traitements sont aussi le plus souvent très bien supportés par les patients. Les effets secondaires sont le plus souvent contrôlables dans les mains d’équipes entraînées à l’utilisation de ces traitements.”
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Génomique
“C’est l’étude de notre patrimoine génétique et en particulier de nos gènes, contenus dans chacune de nos cellules. Nous avons tous des variations génétiques qui nous rendent uniques. Nos gènes sont exprimés de manière différente en fonction des tissus (une cellule du cœur ou de la peau sont très différentes alors qu’elles possèdent les mêmes gènes), du moment de la vie (de l’embryon au sujet âgé, les gènes exprimés sont très différents) et de l’environnement (tabac, alcool, pollution, perturbateurs endocriniens, ...). Des anomalies touchant les gènes ou affectant la régulation de leur expression sont responsables de maladies chez l’Homme : déficiences intellectuelles, myopathies, diabète, cancer... La génomique est aussi une discipline de biologie médicale qui fait appel à différentes technologies de pointe, dont le séquençage haut débit. Ces techniques peuvent être ciblées sur quelques gènes d’intérêt dans une maladie spécifique ou à l’inverse, permettre d’étudier le génome dans son ensemble.
Appliquée à la cancérologie, la génomique permet de dresser la carte d’identité des tumeurs. Ces informations vont permettre au médecin de préciser le diagnostic de cancer, en complément des informations cliniques, de l’imagerie médicale et de l’anatomopathologie et d’évaluer son pronostic. Cette tumeur est-elle agressive ? Quel est son risque de récidive ? La génomique va surtout permettre personnaliser la prise en charge de chaque patient en adaptant le traitement à sa tumeur, avec ses caractéristiques propres.”
Intelligence artificielle
“On regroupe sous le terme d’intelligence artificielle un ensemble des théories et de techniques permettant à des machines de réaliser des tâches en simulant une intelligence humaine. Ces méthodes permettent de résoudre des tâches complexes par apprentissage. À l’hôpital, son intérêt premier est d’assister les médecins en réalisant à leur place, plus vite et plus finement, des tâches fastidieuses et chronophages (par exemple, le traitement de données massives et complexes telles que l’analyse d’images) ou en offrant un outil d’aide à la décision.”
Les Biosimilaires
“Un médicament biosimilaire est un médicament qui, comme tout médicament biologique est produit à partir d’une cellule, d’un organisme vivant ou dérivé de ceux-ci, et qui est similaire en tous points à un médicament biologique déjà autorisé, communément appelé « produit médical de référence ». Pour être commercialisés, les biosimilaires doivent attendre que le médicament biologique de référence ait perdu son exclusivité (fin des brevets et de la période de protection des données), soit en général une douzaine d’années après la mise sur le marché du médicament de référence. Le patient ne perçoit pas de différence dans sa prise en charge avec un médicament biosimilaire par rapport à ce qu’il connaissait avec son médicament biologique de référence :
L’efficacité et la tolérance des substances sont équivalentes. Les doses, la voie et la fréquence d’administration sont les mêmes. Le suivi du traitement par le corps médical est également identique. La mise à disposition des médicaments biosimilaires a un double intérêt. De santé publique en facilitant l’accès aux soins : augmenter le nombre de médicaments biologiques disponibles permet de limiter les tensions d’approvisionnement et de prévenir les ruptures de stocks et/ou les accidents de production. Ceci permet de garantir aux patients le maintien de l’accès à leurs traitements. D’un point de vue économique : stimuler la concurrence et induire une baisse des prix des médicaments biologiques en garantissant la sécurité et la qualité des traitements.”