Une quarantaine de livreurs à vélo se sont mobilisés ce mercredi à 19h sur la place des Terreaux, pour tenter d’améliorer leurs conditions de travail et dénoncer la manière dont les plateformes telles que Foodora, Deliveroo, Stuart ou Ubereats “utilisent” le statut d’autoentrepreneur.
“L'entrepreneur est censé est être indépendant et libre, mais il y a tout un système de flicage derrière" témoigne Kolia, qui a créé son entreprise de livraison à vélo et qui est venu soutenir l'appel à une "déconnexion massive" des coursiers à vélo, ce mercredi, place des Terreaux. S'il y a peu de temps, l'application Deliveroo a accepté une demande de longue date des coursiers, celle d'ajouter un bouton "Refuser" afin que les cyclistes puissent parfois indiquer être indisponibles pour une livraison, ils sont nombreux à se demander s'ils pourront user de cette fonctionnalité sans être pénalisés par la suite.
En bas des marches de l'hôtel de ville, Arthur, dont le prénom a été modifié à sa demande, explique avoir besoin de ce boulot pour vivre, mais il ne supporte plus que les plateformes "cherchent la limite basse pour rémunérer les coursiers et conserver leur marge". "Nous ne sommes pas contre le statut d'autoentrepreneur en tant que tel, mais contre l'utilisation qu'en font les plateformes", explique-t-il.
Parmi les revendications de la quarantaine de livreurs présents se trouve celle de pouvoir refuser de porter les couleurs des plateformes et d'être rémunéré dans le cas contraire. "Aujourd'hui, un livreur doit payer 150 euros pour acheter sa tenue, on paye pour leur faire de la pub ! " s'insurge-t-il.
Alors qu'ils n'étaient qu'une dizaine lors d'un précédent rassemblement, les coursiers à vélo de Lyon se réjouissent d'avoir mobilisé cette fois plus largement. Une mobilisation très encourageante, mais encore insuffisante, selon Arthur : "Si demain tous les livreurs bloquent, nous pourrions être entendus, mais là il y a encore trop de monde qui travaille."
Avec la création d'une association en juillet dernier, Les Fusées Vertes, les coursiers à vélo de Lyon réfléchissent aux outils à même de leur donner du poids pour discuter avec leur direction afin d'améliorer leurs conditions de travail.
Attention, une erreur s'est glissée dans l'article : un livreur n’achète pas la tenue aux couleurs des plateformes, les plateformes lui imposent de prendre et porter la tenue et réclame en contre partie un dépôt de garantie d'un montant de 150e, montant qui sera rendu au livreur lorsqu'il résiliera son contrat, ou qui ne sera jamais rendu au livreurs si la plateforme dépose le bilan, comme cela s'est vu en juillet 2016 lorsque Take Eat Easy a fermé.
Ce n'est que du salariat déguisé, comme avec Uber, et les faux auto-entrepreneurs paient leurs charges sociales à la place de ces entreprises !