Opérées la semaine dernière à Lyon, les deux jeunes sœurs, autrefois siamoises, vont bien, assurent les Hospices civils de Lyon. Ces derniers en ont dit un peu plus sur le déroulé cette opération.
Les Hospices civils de Lyon viennent de publier les premières images des deux jeunes sœurs siamoises qui ont été opérées à l'hôpital Femme-Mère-Enfant de Bron. Les deux sœurs camerounaises, désormais jumelles, “vont bien”, écrivent les HCL dans un communiqué. “Au début, elles restaient collées l’une à l’autre. Elles commencent petit à petit à accepter de s’éloigner l’une de l’autre. Nous laissons faire les choses le plus doucement possible, en les accompagnant”, explique Hugues Desombre, pédopsychiatre à l’hôpital Femme-Mère-Enfant-HCL.
“Ça a été un formidable travail d’équipe !”, poursuit Pierre-Yves Mure, qui les a opérés. “L’intervention a pu être bien préparée grâce aux examens préopératoires. Lorsqu’elle s’est déroulée, nous n’avons pas noté de difficultés majeures et nous avons travaillé dans un remarquable climat de confiance et de sérénité”, a-t-il ajouté.
Apprendre à vivre séparées
En tout, deux équipes ont procédé à la séparation des bébés et à la reconstruction. “Pour réaliser le bilan préopératoire, il a fallu les endormir pour qu’elles ne bougent pas pendant l’imagerie. C’est là que l’anesthésie a été la plus délicate, car elles étaient malades, en pleine phase virale. Les petites sont ensuite restées parfaitement stables tout le long de l’opération”, expliquent Sylvie Combet et Corinne Bonnard, anesthésistes pédiatriques. Une fois les fillettes séparées, les chirurgiens ont pu refermer complètement la peau et leur créer un nombril.
“Après la séparation, alors qu’elles étaient sous assistance ventilatoire, les sœurs ont été placées dans deux lits séparés mis l’un à côté de l’autre. Dès qu’elles ont pu respirer par elles-mêmes, nous les avons installées dans le même lit pour qu’elles ne soient pas trop effrayées à leur réveil. La maman des fillettes a pu rester auprès d’elles 24h/24h, avec la possibilité de recevoir des visites de la famille d’accueil”, expliquent Étienne Javouhey et Solène Remy, réanimateurs pédiatriques .
Désormais, une prise en charge psychologique a été mise en place ainsi qu'un travail avec des psychomotriciens et kinésithérapeutes pour entamer la nouvelle vie des deux jeunes sœurs qui vont devoir apprendre à découvrir le monde de façon autonome et indépendante. Le chemin thérapeutique de l'une des deux fillettes n'est pas terminé puisqu'elle subira une intervention cardiaque prochainement.