Réuni ce matin aux côtés des syndicats, le collectif à l'origine des grèves des éboueurs dans la métropole de Lyon devrait décider de l'avenir de la mobilisation. Si le verdict n'est pas encore tombé, les syndicats considèrent que les propositions de la direction visant à améliorer le pouvoir d'achat des agents reviennent à de "l'enfumage".
Ni la rencontre avec David Kimelfeld, ni les propositions annoncées par la métropole n’ont pu désamorcer la crise qui touche les éboueurs depuis le 19 mars dernier. Au contraire, il semblerait que ces annonces aient été perçues comme un "enfumage" par les syndicats, qui critiquent "un profond manque d’égalité dans la maison". "La métropole a annoncé les grandes lignes, et a oublié les petites en bas de page. Pourtant, c’est bien les petites lignes qui font le contrat" fustige Mohammed Messai, syndicaliste FO proche du collectif des "éboueurs, des chauffeurs et des encadrants de la métropole de Lyon" depuis sa formation. Alors que les agents demandaient notamment une revalorisation de 200€ de leur rémunération en raison de la spécificité de leur métier, la métropole a répondu par une augmentation du régime indemnitaire de tous ses employés, ainsi que des efforts sur les mutuelles. "C’est une bonne chose pour un certain nombre d’agents qui en avaient besoin, mais l’augmentation ne toucher pas les principaux concernés, les éboueurs !" s’étonne Mohammed Messai. Selon lui, l’augmentation réelle d’une trentaine d’euros mensuels ne sera versée que s’il n’existe pas de prime spéciale relative à la profession de l’agent. Or, les agents de propreté bénéficient bien d’une prime de ce type, les privant selon le syndicaliste de toute augmentation. L'incompréhension est grande entre une partie des agents et la direction de la métropole, qui avait en milieu de semaine annoncé que des "échanges constructifs sur la base de propositions concrètes [...] présentant de véritables avancées en termes d’équité pour les agents" avaient permis d'aboutir à ces décisions budgétaires. Alors qu’une réunion entre le collectif et les syndicats à lieu ce matin pour décider de la suite du mouvement, la situation semble toujours sans issue.