Lyon : les vélos Indigo peinent à décoller et gênent les cyclistes

Indigo Weel a relancé son service de location de vélos à Lyon, mais n'arrive toujours pas à convaincre. Peu utilisés, les deux roues sont devenus une gêne pour les cyclistes du quotidien en monopolisant certains arceaux vélo.

Ils sont là, parfois depuis plusieurs semaines, immobiles, squattant les mêmes arceaux, peu utilisés. Ce ne sont pas les trottinettes électriques, mais les vélos en "libre-service" d'Indigo Weel. Les guillemets sont de rigueur, puisque depuis février, le système a changé. Les utilisateurs d'Indigo ne peuvent plus garer les deux roues n'importe où et doivent obligatoire les attacher à du mobilier urbain comme des arceaux, grâce à un câble antivol fourni. Une fois la location terminée, ils doivent prendre le vélo en photo pour prouver qu'ils l'ont bien sécurisé.

Invisible dans le trafic vélo de Lyon

La conséquence a été immédiate, des Indigo se sont transformés en vélos ventouses, bougeant très rarement. Il suffit de faire du vélo à Lyon durant une journée ensoleillée pour se rendre compte qu'on ne croise pas d'utilisateurs au guidon d'Indigo, voire une quantité très minime. Selon plusieurs sources, y compris à la métropole de Lyon, les vélos du service sont peu utilisés et sont quasiment absents des différents comptages.

Pour l'instant, Indigo peine clairement à décoller à Lyon. Contacté par la rédaction, Indigo affirme que ses chiffres sont "en nette progression depuis le lancement récent de la flotte", sans pour autant donner des données précises. Par ailleurs, pour tenter de convaincre les utilisateurs, le service lancera cet un abonnement mensuel à 5 euros, au lieu de 15 euros. Cette formule permettra d'obtenir 2 heures de location par jour. Hors abonnement, les 30 minutes d'utilisation d'un vélo sont facturées 50 centimes. Cela reste moins cher que les trottinettes électriques (1 euro le déverrouillage, puis 15 centimes la minute), ou que le ticket Vélo'v avec un trajet de 30 minutes pour 1,8 euro. Néanmoins, les trottinettes ne visent pas forcément le même public, sont plus faciles à louer car aucun antivol à enlever tandis que Vélo'v a fait ses preuves en termes d'usage quand Indigo est loin d'être un réflexe. Sauf contre-temps, l'entreprise doit lancer la location de vélos à assistance électrique d'ici la fin de l'année. Cela suffira-t-il à faire entrer le service dans les usages ? Rien n'est moins sûr, l'image d'Indigo s'est dégradée ces derniers mois.

Une gêne pour les cyclistes du quotidien

Avec ses vélos qui ne bougent parfois pas durant plusieurs semaines, Indigo monopolise sur certaines zones une partie des arceaux. Lorsqu'il s'agit d'un seul deux roues, cela peut passer, c'est moins le cas quand trois, voire quatre ou cinq Indigo squattent des aménagements empêchant les cyclistes du quotidien de pouvoir sécuriser leur vélo.

Sur les zones où la demande de stationnement est forte, la présence d'Indigo devient de plus en plus problématique et des cyclistes n'hésitent pas à interpeller l'entreprise sur les réseaux sociaux pour qu'elle règle la situation. Indigo propose également des scooters en location où là encore les signalements pour des stationnements gênants ou dans des lieux inappropriés sont quasi quotidiens sur Twitter. À partir de septembre, Indigo devra payer à Lyon 24 euros par vélo et 80 euros par scooter électrique pour l'occupation de l'espace public. Mais si les inconvénients persistent, et que la concurrence des trottinettes se fait toujours plus forte, Indigo pourrait bien ne jamais trouver sa place à Lyon.

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